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 Chronique de la Lune Noire (Mars 2006)

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Rhadamante

Rhadamante


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MessageSujet: Chronique de la Lune Noire (Mars 2006)   Chronique de la Lune Noire (Mars 2006) Icon_minitime15/11/2006, 09:07

Partie 1 : la succession



Le sombre quartier général de la guilde Erementar bouillonnait de mouvements. Des dizaines d’hommes et de créatures des plus étranges, vêtus de vêtements rivalisant avec le noir des lieux, déambulaient en tous sens, fouillant salles et couloirs comme des troupes d’agents surentraînés. Des chandeliers gothiques et des pendules détecteurs de persona divines sillonnaient les couloirs, ne laissant aucun recoin du manoir sans surveillance.

Deux hommes s’arrêtèrent devant une simple porte de bois donnant sur un escalier descendant. Les yeux pétillants, habillé d’une soutane noire et les cheveux noirs d’ébène du premier homme contrastaient totalement avec le second. Ce dernier portait des haillons marrons sur une épaisse chemise à queue de pie gris mat. Ses yeux se perdaient dans le mystère de ses alcôves orbitales, ne laissant paraître qu’une zone d’ombre. Un sourire parcourait son visage balafré lui donnant un air satanique. Le premier homme dit :

-Se pourrait-il qu’il ait osé Belsing ? Sa voix douce et profonde se fondait dans les ténèbres.

-Allons-y, Deathmask, le meilleur moyen de le savoir est d’y aller, rétorqua le second homme, sa voix était acide et sifflante, avec une pointe d’insolence.

-Après toi mon ami.

Le maître assassin grimaça, sa cicatrice remontant le long de son œil, un œil froid et vicieux. Après quelques marches il se fondit entièrement dans l’ombre, un rire mesquin remonta jusqu’aux oreilles de l’archimage.


Un homme svelte et musclé, à la peau livide et les cheveux en broussaille patientait adossé à un mur encrassé par des années d’inattention. Les égouts abandonnés de Prontera pourrissaient de plusieurs dizaines d’années d’inoccupation. Ils sont actuellement encore infestés de toutes sortes de créatures comme des cafards de plus de deux mètres de long. Une lumière aveuglante émanait d’un arc divin posé à quelques pieds de l’étrange personnage. Un carquois reposait à ses côtés, les flèches émettant elles aussi une lueur blanchâtre. L’homme soupira, du sang coulait le long de son avant-bras droit.

Un cri perçant et un bruissement d’air retentirent dans les ténèbres. L’homme prit aussitôt son arc et banda une flèche. La lumière émanant de l’arc se dirigea instinctivement vers sa cible. Un immense aigle gris apparut au large, il devait faire cinq mètres d’envergure à vue d’œil. L’homme soupira de nouveau et détendit son arc.

-Ce n’est que toi… tu m’as fait peur.

L’oiseau répondit d’une série de cris.

Il vint se poser à une cordée, fouilla avec son bec dans un sac et en ressortit avec une tranche de viande fraîche. L’homme s’accroupit et tendit sa main vers le volatile. Il sautilla jusqu’à lui, beaucoup moins élégamment que lorsqu’il volait, et frotta son bec et ses plumes sub-crâniennes sur sa main.

-Ils ne nous trouveront jamais, je t’en fais la promesse.

L’oiseau vint se coller à l’homme puis repartit s’envoler au loin.


Les deux hommes parvinrent à une lourde porte de métal. Ils essayèrent en vain de la pousser mais elle résistait à leurs assauts.

-Pousse-toi Deathmask, je m’en occupe. Hummm !


Une aura violette entoura le sombre personnage, venant de son ki ténébreux. Elle l’entoura entièrement. Il prit deux katars dans son dos et croisa ses bras sur sa poitrine. L’aura envahit les armes, tournoyant autour comme un rapace autour de sa proie.

L’aura jaillit des armes pour se fracasser sur la porte. Cette derrière explosa, atterrissant en mille morceaux dans les couloirs découverts. Ils sentaient une odeur provenant de ces derniers, comme une eau croupie depuis des décennies.

-A toi l’honneur Belsing, les égouts abandonnés s’offrent à toi.

Deathmask sourit à son ami. Ils partirent côte à côte. Tuant sur leur passage toutes sortes d’insectes mutants et de rats géants.


Le faucon tournoya au-dessus de son maître, émettant à intervalles réguliers un cri strident.

-Ils sont ici… j’arrive.

L’homme se dirigea vers son pack et en sortit une petite figurine d’ange.

-Archange d’Alucard, protège-moi encore une fois.

Il leva la figure au-dessus de sa tête et la laissa tomber. Elle se disloqua. Un casque ailé se posa sur son crâne, pourvu de deux petites ailes au niveau des flancs et juste au-dessus des oreilles. Deux grandes ailes blanches se formèrent sur son dos et un grand plastron rayonnant de pureté se solidifia sur son corps. Des jambières et des épaulières angéliques apparurent à la jointure des éléments. Deux grandes bottes de cuir blanc ailées au niveau du talon recouvrirent ses vieilles bottes marron.

Il émanait de l’homme une pureté et une sécurité divine. Ses lourds cheveux noirs débordaient du casque angélique. Le faucon vint se poser sur l’articulation de l’aile. L’homme mis son arc en bandoulière, plaça le carquois à son épaule et marcha d’un pas résolu.


Deathmask et Belsing venaient de s’équiper tandis qu’ils scrutaient toujours avec avidité la faible lueur blanchâtre qui faisait phare au loin. Belsing, en plus de ses haillons, portait un étroit tressage de bandes de cuirs de dragon noir, un casque bâti à partir de cornes de démons et des ailes artificielles d’anges déchus. Ses ailes, revendues aux marchés noirs, sont fabriquées à partir de magie noire et de plumes d’anges déchus. Contrairement aux ailes offertes lors d’une « protection », elles sont interdites à la pratique pour atteinte à l’ordre divin.

L’archimage Belsing s’était couvert d’un épais manteau de fourrure d’angelots, aussi blanc que la neige, et d’un chapeau de maître sorcier. Il tenait dans sa main un puissant sceptre divin recueilli dans une des tombes divines à l’insu de son véritable propriétaire.

-Il nous attend.

-C’est possible Deathmask, mais nous avons toujours l’avantage du nombre. Ah ah ah.

-Tais-toi. Il est fort tu le sais. Baphomet nous a prévenu. Mais je vois que tu meurs d’impatience d’aller goûter de son sang, allons-y.

Ils coururent en direction de la lumière, à l’endroit même où un puissant homme, une flèche bandée dans leur direction, patientait.


La flèche fendit l’air, crépitant en direction des deux intrus. Ils l’évitèrent aisément, l’un riposta d’une violente vague d’énergie tandis que le deuxième commença une invocation. Le maître archer ne perdit pas une seconde. Il dévia le flot d’énergie d’un coup de dague qu’il tenait à sa ceinture et envoya son faucon prendre de vitesse le mage.

L’assassin arriva à sa portée et disparut. Il le frappa de toutes ses forces au niveau des épaules mais n’atteignit que le vide. Une flèche vint se planter dans sa rotule. Il fléchit, arracha la flèche d’un coup et repartit attaquer. Le faucon piquait sans cesse sur le mage qui dut se battre contre un oiseau d’une envergure faisant plus de deux fois sa taille. Il frappa de coup d’estoc sans succès mais faisant suffisamment reculer l’animal pour pouvoir déclencher des sorts primaires. Il gela des colonnes entières d’air, provoquant l’émergence d’immenses cônes de glaces.

L’assassin et l’archer se battaient toujours. Les katars ne parvenaient jamais à sa cible, mais il avait fendu l’arc et son adversaire était obligé de se battre à l’aide de dagues. Sa jambe flanchait de temps en temps, mais jamais assez pour mettre ses talents de combattant en défaut. L’archer sortit une arbalète de nulle part et tira en pleine poitrine. Il manqua sa cible de peu, mais lui laissa tout juste assez de temps pour éviter une explosion déclenchée par le mage. Il s’envola d’une vingtaine de centimètres et atterrit derrière le mage, l’assassin à ses trousses. Il flanqua un grand coup de manchette, le mage s’évanouit sur le coup.

Belsing attaqua l’homme, il passa sur le coup de son autre main une poudre anesthésique. Il le toucha sur son flanc et reçut sur sa joue un puissant coup de pied qui le mit quelques secondes KO.

L’homme ange s’écroula, l’assassin perdit connaissance. Le coup porté à sa tête n’était qu’une diversion au piège instantané de sommeil. Trois hommes à terre dormaient d’un sommeil profond dans les tréfonds des égouts de Prontera, l’âme d’un guerrier désincarné marcha à quelques centimètres d’eux, le visage triste et colérique, déformé par des décennies de chagrin et de fureur.


Les trois hommes se réveillèrent, leur dos les élança. Belsing reprit connaissance le premier. Il scruta les environs. Il se trouvait à une dizaine de mètres au-dessus d’un sol noir et poussiéreux, dans une caverne sans plafond aussi sombre que son sol. Pourtant, une douce lumière éclairait les lieux. Il ne portait ni armes, ni armures mais ils se trouvaient à ses pieds.

Il remarqua avec dégoût Alucard, l’archer d’élite pour lequel il avait risqué de perdre sa vie. Deathmask se situait à deux mètres à sa droite. Ses deux compagnons se trouvaient empalés dans une branche d’arbre argenté, aussi fine et effilée qu’un fil de Shigavrille. Ils devaient sûrement être morts, pourtant il distinguait vaguement des signes prouvant le contraire. C’est alors qu’il remarqua avec effroi que son corps tenait lui aussi en l’air empalé dans une branche, pas plus grosse qu’un cheveu, aussi indolore que la brise de printemps à Prontera.

Il tenta en vain de se défaire, mais ses doigts n’arrivaient pas à étreindre l’étroit filament argenté. L’arbre se dressait derrière lui jusqu’à une distance inconnue, son tronc gros comme une couchette individuelle, projetant des branches plus coupantes que des épées dans toutes les directions, des filaments – brindilles ondulaient en tous sens, fouettant l’air dans un sifflement strident.

Tout leur équipement se trouvait à leurs pieds. Il remarqua que le sol noir était fait de chair pourrie et d’ossements, d’armes rouillées et de cuir en décomposition. Alucard se réveilla, suivi par Deathmask. L’assassin leur expliqua brièvement la situation. Alucard ferma les yeux et pria tandis que l’archimage commença des incantations. L’arbre réagit aussitôt et les fouetta à plusieurs reprises, fendant la peau et la chair sans effort. Ils s’évanouirent sous la douleur acerbe.


Lorsqu’ils rouvrirent les yeux, un homme les regardait, assis sur une large branche devant eux. Sa peau blanche transcendait le gris de sa cotte de maille et de ses jambières en fer blanc, ses yeux d’un bleu éclatant semblaient percer sans effort les ténèbres des lieux. Il portait sur le haut du visage un masque blanc, laissant transparaître en divers endroits des dessins bleus. Il souriait, les deux mains accrochées à la branche coupante.

-Hayholt ? émit péniblement Alucard, la voix transformée par la douleur.

L’homme agrandit son sourire. Son visage était l’incarnation de la pureté en ce bas monde, mais ses yeux pétillant d’avidité effacèrent rapidement cette fausse idée.

-Hayholt, je t’en pris libère-moi.

Il ne bougea pas, n’émit même pas le moindre frémissement de sourcils.

-Mon frère…

-Non !

Son visage se transforma en un rictus effrayant. La fureur se lisait dans le creux de ses yeux.

-Je t’en pris.

-Tu m’as trahi !

Il se leva et sauta avec facilité sur le fil se lequel était empalé Alucard. On pouvait voir le tronc de l’arbre derrière son corps.

-Tu es…

-Par ta faute !

Le visage d’Alucard blêmit. Il voulait s’approcher de son frère mais reçut un rapide avertissement de l’arbre. Il ne tenta plus aucun mouvement rapide.

-Hayholt… Ce n’est pas à cause de moi !

-Tu m’as trahi.

-J’ai seulement obéi aux ordres. Je n’avais pas le choix.

-On a toujours le choix. Regarde ces deux-là. Ils avaient le choix de te rejoindre ou de prendre la poudre d’escampette avec les autres. Ils ont sauvé leur vie ! Et toi aussi lâche !

Une larme coula sur le long de la mâchoire de l’archer. L’assassin et l’archimage se sentirent gênés d’être ainsi incorporé à la situation, surtout sur un tel sujet.

-Je ne me suis pas sauvé Hayholt ! cria Alucard dans un bain de larmes. On m’a ordonné d’aller chercher des renforts…

-Tu m’as laissé ainsi qu’une dizaine de personnes en bas. Tu savais qu’on ne tiendrait jamais jusqu’à ton retour.

-Je ne pouvais pas savoir qu’ils reviendraient.

-Pourtant tu l’as suggéré le premier.

-Je te pris de me pardonner Hayholt…

-Je le refuse… si je vis encore c’est par ta faute ! Tu as vu ce qu’on a fait de moi !

-Oui… un doppelganger.

-Je ne suis que l’ombre du puissant guerrier Pandion… tout cela à cause d’un petit froussard.

-J’ai obéi !

-Tu nous as lâchement abandonné aux proies, sais-tu depuis combien de temps j’erre dans ce monde ?

-Trois ans, six jours… répondit Deathmask. Cela fait déjà plus de trois ans que cela s’est passé. Nous en sommes désolés pour toi, mais cela ne justifie pas le fait que nous soyons accrochés ici comme de vulgaires pantins.


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MessageSujet: Re: Chronique de la Lune Noire (Mars 2006)   Chronique de la Lune Noire (Mars 2006) Icon_minitime15/11/2006, 09:07

Les trois corps tombèrent au sol. Deathmask se brisa un bras et Alucard le cartilage nasal. Le doppelganger n’était plus sur la branche, l’arbre n’existait tout simplement plus.

-Nous sommes désolés pour toi Alucard. Nous devons pourtant te tuer. Je m’en excuse mais il le faut.

Il commença une invocation, mais une statuette angélique apparut de nulle part et se forgea sur Alucard, ses ailes blanches se déployant dans la pénombre, son casque et son armure reflétant la moindre lumière des lieux.

-Comment ? l’assassin apparut derrière l’homme ange, un Katar à la main.

-Aurais-tu oublié qui je suis Belsing ?

-Un maî… maître… Pandion.

-Oui mon brave ami.

Il fit volte face et décocha un violent coup de pied dans les côtes de l’assassin. Un courant d’air glacé apparut au-dessus de lui. Il vola à toute vitesse en direction du mage et l’assomma d’un coup de manchette.

Lorsqu’ils se réveillèrent, Alucard se trouvait encore sur les lieux, bandant le torse de Belsing.

-J’ai visité les lieux, il n’y a pas une seule issue.

-Pourquoi ?

-Pourquoi je fais ça ?

-Oui.

-Tu as vraiment la mémoire courte mon ami… Nous fûmes autrefois les meilleurs amis du monde. Aurait-ce à ce point changé ?

-Non, mais… j’ai pour ordre de te tuer, si je ne le fais pas il…

-Chut… tu vas t’essouffler pour rien. Repose-toi pendant que je m’occupe de Deathmask.


Ils restèrent longtemps assis à parler. A parler du passé et des erreurs qu’ils ont chacun commises. Parler de la chute de l’ange et la montée en puissance de l’archidiocèse de Prontera. Alucard se tut à plusieurs reprises. Cette époque était celle où il perdit à tout jamais son frère dans une attaque désespérée contre leur ennemi juré. Il fut alors déclaré traître à la nation, il fut excommunié d’Asgard et banni à tout jamais vers les terres désolées de Morroc, le pays aux tendances satanistes.

Trois ans déjà que l’ange Alucard, béni d’Odin, champion et chevalier Pandion est traqué sans merci dans le monde pour avoir fuit le combat et laissé sa troupe à une mort quasi certaine. Pourtant Deathmask l’archimage et Belsing le maître assassin ont survécu, la rage contre Alucard, la haine envers ce frère qui laisse tomber ses hommes pour chercher des renforts.

-J’ai reçu un message télépathique provenant de l’archidiocèse de Prontera. Nous étions en contact permanent et il me sommait de rentrer au plus vite à Geffen afin de chercher la compagnie des magiciens et leur demander leur aide. Il savait que moi seul étais capable de leur ordonner de venir vous aider. Je ne voulais pas fuir, je vous le promets. Jamais je ne vous aurais quitté, vous étiez ma compagnie, la fière compagnie du chevalier Pandion. Vous aussi vous êtes des traîtres, vous avez fui.

-Oui Alucard, sinon nous serions morts.

-Vous avez bien fait, d’un côté je suis content que vous soyez de nouveau avec moi.

-Nous te tuerons pourtant, nous ne pouvons pas lui désobéir.

-Je le sais. Mais tu devras tout de même trouver un moyen de sortir d’ici pour lui rapporter ma tête.

-Nous sommes donc alliés pour l’instant, mais prends garde, il nous contrôle parfois.

-Merci de tes conseils voisin, j’y prendrai garde. Mais maintenant il nous faut sortir d’ici. Deathmask as-tu une idée ?

Le magicien comateux se leva gauchement et rejoignit le groupe. Il s’assit à côté d’eux et leur exposa d’une voix émoussée par les chocs endurés :

-D’après ce que révèle mes sens, nous devons nous trouver dans les souterrains cachés de la tour enchantée de Geffen. Je n’ai pas pu nous localiser totalement, l’endroit recèle d’une grande puissance magique et cela me trouble beaucoup.

-Hayholt… expire Alucard.

-Comment ?

-Non rien.

-J’ai donc pensé à exorciser les lieux. A mon humble avis ton frère nous bloque ici grâce à une Ombre quelconque.

-Qu’as-tu fait Hayholt ? dit Alucard, les yeux tournés vers le ciel.

-Je ne sais pas ce que ton frère nous veut, mais il faut partir d’ici, il l’ordonne.

-Partons dans ce cas, je sais comme il est éprouvant de ne pas lui obéir rapidement.

Plusieurs heures se passèrent sans aucun résultat. Le sombre assassin et le puissant mage se troublèrent de plus en plus, prenant des décisions insensées et tentant plusieurs fois de nuire à Alucard. Il n’eut que quelques égratignures, la furie qui entraînait ses attaques mettait souvent ses deux compagnons en grand désavantage. Ils ne virent aucune échappatoire.

-Qu’est ce…

-Qu’y a-t-il Alucard ?

-J’ai cru revoir Hayholt, perché sur une branche de l’Arbre.

-Tu nous caches quelque chose. Je te connais trop l’ami.

-Tes yeux sont toujours aussi perçants Belsing.

-Tu connais cet endroit. Raconte-nous !

-Tu es sous son emprise, je ne dirai jamais rien.

-Raconte !

L’assassin courut vers l’ange-homme. Mais fut repoussé violemment par une vague blanche ; glacée et pénétrante.

-Deathmask ? Pourquoi ?

-Je ne peux pas te laisser faire, on a besoin de lui pour sortir.

-Je..je…

Alucard entonna des incantations. La lumière blanche émanant habituellement de son corps s’accentua et se dirigea vers Belsing.

-Inlastia invitus devinum, era estera despertum. Vitare expertum.

Une main blanche se dirigea vers l’homme et l’engloba entièrement. Un cri d’effroi pourfendit le calme des lieux.

-Comment oses-tu ?

La voix de l’homme devint caverneuse, presque divine.

-Sors du corps de mon ami !

-Jamais, mort !

L’assassin tomba au sol. Un écran de fumée couvrit sa course et les shurikens envoyés. Ils se plantèrent dans le bâton de Deathmask tandis qu’Alucard bandait une flèche bénite à son arc resplendissant. La flèche se planta dans la poitrine, dans le cœur, sans pour autant l’anéantir. La bénédiction entra dans son corps comme un flot de joie, le parcourant de bas en haut. Le recouvrant de lumière blanche, pénétrant jusqu’à la moelle des os. Une lumière éblouissante ressortit par les yeux et la bouche. Les mains ouvertes et les bras écartés, un cri provenant de la terre s’échappa du corps. Du sang coula à la commissure des lèvres et des yeux. Tout s’arrêta soudainement, Belsing s’écroula sur le sol. Deathmask courut rejoindre son compagnon tandis qu’Alucard s’écroula sur le sol, les ailes disparurent et il reprit son teint vampirique, sombre et pâle.

-Belsing !

-Qu’est ce que c’était ? dit-il d’une voix faiblissant.

-Ne t’inquiète pas. Tout va bien. Il l’a chassé de ton corps.

-Impossible…

-Rien n’est impossible pour Alucard. Tu en doutais encore ?

-Cet homme m’étonnera toujours.

Ils se relevèrent et portèrent assistance à l’homme-ange évanoui, les yeux et les pensées ailleurs.


Alucard rêva du dernier jour où il aperçut son frère. C’était par un jour comme un autre, lui et sa troupe avaient reçu l’ordre de l’archidiocèse de Prontera de pourchasser dans les donjons inférieurs de la Tour de Geffen une petite troupe d’êtres misérables : des succubes. Ces femmes d’une grande beauté et aux charmes trompeurs décimaient la population depuis plusieurs semaines. Elles absorbaient lors d’une étreinte l’âme des hommes dont elles se nourrissent. Alucard, équipé d’une lourde armure blanche de l’ordre des Pandions, marchait en tête de ses hommes. Parmi eux se trouvait son frère, le puissant Prêtre de l’ordre des Pandions. Son visage était marqué par l’anxiété.

-Tu es sûr que cela est nécessaire Alucard ?

-Hayholt… on ne discute pas les ordres.

-Je le sais. Mais j’ai un mauvais pressentiment. Les cartes de Dermitius ont prédit un désastre.

-Encore à écouter les cartes de ce barde. Je t’ai déjà dit que ce n’était que sottises.

-Je sais. Mais moi aussi je ressens une grande aura maléfique en ces lieux. Tu es sûr qu’il est bien mort ?

-Le Chevalier Sanglant fut tué en 2653 par notre ordre. Pourquoi en douter ?

-C’est le propre de l’homme. Seul Dieu est sûr.

-Arrête avec tes sermons, voisin.

-Je suis anxieux.

-Tout se passera bien.

Ils continuèrent leur route dans les couloirs sombres et poussiéreux de Geffen jusqu’à arriver à une grande porte noire.

-Voilà, nous y sommes.

-C’est le repère du chevalier. Son chant de mort résonne encore ici.

-Tu as raison Deathmask, ne nous attardons pas.

Ils ouvrirent la grande porte, grinçant sur le sol en pierre. Derrière, tout n’était que ruine et désolation. Un succube s’enfuit dans une petite chapelle à l’autre bout du château.

-Dépêchons-nous !

Ils coururent jusqu’au lieu. Les succubes s’enfoncèrent plus dans la chapelle cryptique, riant et faisant des clins d’œil aux chevaliers.

-Gardez votre contrôle ! Quiconque avancera sans mes ordres sera automatiquement endormi par une flèche dans le crâne. Alucard montra une dizaine de flèches dont le bout était une grosse sacoche de sable. Les hommes avancèrent prudemment, pas à pas, mètre après mètre.


Dernière édition par le 17/1/2007, 09:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chronique de la Lune Noire (Mars 2006)   Chronique de la Lune Noire (Mars 2006) Icon_minitime15/11/2006, 09:08

Soudain, un grand souffle provenant du fond de la nef surgit. Le feu embrasa une partie du cœur et ralluma les bougies sans faire fondre la cire. Une fine silhouette, volant à un pied du sol s’approcha doucement.

-Faites attention mes amis. Il se peut qu’il nous veuille autre chose qu’une simple bénédiction.

-Alucard… murmura Hayholt.

-Oui ?

-C’est… c’est… Thana… Thanatos.

Les yeux d’Alucard s’agrandirent de stupéfaction. Ses mains tremblèrent tandis qu’il tournait la tête vers cet être. Il avait les yeux totalement blancs et portait un solide jaseran en mythril. Ses mains étaient fermement accrochées à une longue lame maudite, projetant des flammes noires autour de lui. Des petits rires féminins sortirent tout autour du groupe. Les succubes encadrèrent les soldats de l’Eglise.

-Merde.

-Tu m’enlèvesle mot de la bouche, frère.

-C’est pas le moment de faire de l’humour Hayholt, aide-nous au lieu de sourire.

La dizaine de soldats survivant au premier combat contre la charge des succubes recula.

-Morituri son protectum, sanctifia Hayholt.

Une lumière céleste descendit et engloba les guerriers dans un cercle de lumière. Les succubes reculèrent aussitôt à cette défense divine. Le prêtre bénit tout le monde et demanda à la grâce divine de prendre soin d’eux. Des ailes poussèrent dans le vide et cinq anges apparurent au dessus d’eux, les protégeant par des chants divins.

Les archers firent bénir les flèches avant de bénir les environs par de la lumière sacrée. Les mages que dirigeait Deathmask s’unirent afin de contrer les attaques spirituelles des succubes. Les guerriers dont l’épée resplendissait de pouvoir chargèrent à plusieurs reprises afin de faire fuir les créatures ténébreuses qui se joignirent à l’escarmouche. Thanatos avançait peu à peu, tuant les créatures se mettant sur son passage, les yeux blancs glacés fixaient Alucard. Belsing l’assassin protégeait de son mieux les mages et le prêtre des attaques en traîtrise, se cachant dans l’ombre et surgissant, plantant ses katars dans le cœur de ses adversaires.


Alucard se réveilla, ruisselant de sueur et blanc comme neige.

-Tu vas bien ?

-Oui Belsing, juste un mauvais rêve.

-Toi aussi tu te remémores ce passage.

-La mort de mon frère. Non. Je ne l’ai pas vue, je n’étais pas sur les lieux quand il a attaqué, j’étais déjà sur la route du retour. Thanatos était-il si cruel ?

-Bien plus que tu ne peux te l’imaginer sans doute. J’ai vu ce qu’il a fait à ton frère tandis que Deathmask et moi fuyons la scène. J’ai entendu ses cris comme ceux de certains de mes élèves.

-Toi aussi tu as perdu des êtres chers. Je suis désolé.

-Non. Ce n’est pas de ta faute. Nous serions tous morts si tu étais resté. Je sais pourquoi tu es parti. Il nous contrôle tous. Il fait en sorte que l’on ne s’en rende pas compte mais Deathmask et moi connaissons l’étendue de ses pouvoirs.

-Il m’a chassé et banni.

-Cela est sûrement mieux que de se faire contrôler par lui. Il contrôle nos sentiments, nos actions, nos paroles. Nous n’avons jamais voulu te tuer. Je te remercie de m’avoir soigné de lui tout à l’heure. Je me sens libre de nouveau, comme lorsque je travaillais à tes côtés.

-Il reviendra dans ton esprit. Ma flèche a seulement permis à ton esprit de garder toute sa lucidité. C’est à toi de lui faire face.

-Nous te protégerons Alucard, comme avant.

-Je te remercie mon ami. Ensemble nous pourrons faire face à lui.

-Soigne Deathmask je t’en prie, je souhaite qu’il recouvre sa liberté avant d’entamer quoi que ce soit.

-Il n’en a pas besoin, sa magie le préserve déjà. L’archidiocèse ne le sait pas, cela peut nous avantager.

-Ainsi soit-il.


Hayholt reparut sur son arbre blanc.

-Bonjour frère, dit-il en réveillant Alucard.

-Bonjour Hayholt.

Le temps passa. Les deux frères se regardèrent de temps à autre, sans jamais s’adresser la parole. Deathmask et Belsing s’occupaient à préparer le dernier repas que pouvaient leur fournir les rations contenues dans le sac de l’archer.

-Il faut que tu partes.

-Tu nous as bloqué.

-Il vous a bloqué.

-Toi aussi ?

-J’ai été crucifié ici, Il n’en sait rien. Je ne suis ici que par le plus grand des hasards. Mais il me contrôle toujours et est au courant de tout ce qui a bien pu se dérouler dans cet endroit sordide.

-Tu m’en veux toujours ?

-Je t’en veux. C’est ce qui me maintient toujours en ce monde.

-Je suis désolé.

-Je sais ce qu’il s’est passé. C’est de sa faute, je l’ai compris dans ton rêve.

-C’était toi ?

-Oui, j’ai toujours mes pouvoirs.

-Es-tu prêt à combattre de nouveau ?

-Si cela me permet de mourir pour de bon je suis même prêt à sacrifier ce qu’il me reste d’humanité pour aller au royaume de Dieu.

-Cela ne sera pas nécessaire.

Alucard se leva, regarda longuement son frère translucide et partit à la rencontre des deux compagnons.

-Nous partons.

Ils le dévisagèrent. Ils étaient enfermés, même les pouvoirs de Deathmask n’avaient pu trouver d’échappatoire.

-Nous partons les amis. Hayholt nous accompagnera.

-Mais…

-Ecoute-moi Belsing. J’ai dit que nous y allions, fais les paquetages et ne discute plus mes ordres.

Ils suivirent le spectre de Hayholt jusqu’aux confins de la grotte. La roche nue semblait luire d’une aura blanche à son approche, jusqu’à disparaître entièrement, dévoilant un long couloir sans fin.

-Comment ? s’étonna Deathmask.

-Je suis enfermé ici depuis ma mort, je connais mieux cette grotte que tout être humain, même Lui.

Ils marchèrent longtemps. Des hurlements inhumains à glacer le sang provenaient du bout du couloir, s’il y en avait un. Des cris de douleur intense, éternelle, que nul homme ne pouvait imaginer. Hayholt marchait en tête, le regard inexpressif, le visage triste, empli de compassion.

-Qu’y a-t-il au bout Hayholt ? questionna Alucard.

-La demeure de Thanatos, ses séides s’amusent avec des prisonniers, peut-être depuis plus de dix ans. J’ai réussi à me tuer. Les autres ont eu moins de chance que moi.

Les trois humains pâlirent à cette idée. L’idée de revoir leurs disciples et amis souffrir depuis plus de dix ans parce qu’ils ont fui. Ils accentuèrent leur marche. Belsing s’empara de ses katars, Deathmask invoqua la protection des dieux sur eux tandis qu’Alucard reprit sa forme angélique, volant en tête du groupe, l’arc à la main.


Le trajet dura encore cinq minutes avant qu’une grande porte en bois bloque l’accès. La porte s’élevait sur près de quatre mètres sur cinq, le bois pourrissait en divers endroits, sans pour autant rendre la lourde porte fragile.

-Poussez-vous, dit Belsing. Je m’en charge.

Ils se reculèrent de quelques pas. Le visage de Hayholt semblait ruisseler de peur et d’angoisse, une sueur glaciale aussi surnaturelle que lui. Belsing se concentra, l’aura violette entoura ses armes avant de s’enrouler autour de lui. Elle tourbillonna longtemps avant de prendre une couleur bleu foncé, luisant de puissance et de détermination.

-Odin, prête-moi ta force.

Il ouvrit les yeux et projeta ses armes au centre de la porte. L’aura s’envola pour s’enfoncer dans le portail avant de disparaître dans une puissante explosion. La poussière empêchait quiconque de voir. Pourtant Alucard chargea, les ailes déployées, l’arc chargé tirait déjà sans temps d’arrêt. Belsing sauta dans la salle soutenir son chef tandis que Deathmask et Hayholt bombardaient déjà la pièce de divers sorts et prières. Le combat fut vite terminé. Belsing acheva un diablotin d’un coup de katar. Hayholt bénit les prisonniers avant de les tuer. Alucard remarqua ceci mais préféra laisser son frère envoyer directement ces hommes au Paradis. Leurs corps disparurent aussitôt en fumée montant au ciel dans un halo lumineux. Ils firent tous une brève prière envers Dieu avant de continuer leur route.

-Où allons-nous Hayholt ? demanda Belsing.

-Je vous fais sortir d’ici, vous ne serez alors pas loin d’Alde Baran. Au-dessus de nous se trouve Geffen, mais la ville est sous Son commandement. Alde Baran est encore libre. Des amis vous attendent là-bas.

-Hayholt, es-tu vraiment un esprit perdu ?

-Ahah, non Belsing. Je suis monté voir notre Dieu depuis longtemps.

-C’est bien ce qu’il me semblait, alors pourquoi avoir fait tout ce cirque ?

-Si je n’avais pas fait tout cela vous n’auriez jamais repoussé Son esprit ni n’auriez repris Alucard pour chef. Es-tu d’accord ?

-C’est vrai. Mais tu aurais tout de même pu nous prévenir avant.

-J’aime bien m’amuser avec vous.

-Tu n’as vraiment pas changé Hayholt…

-Je sais, c’est pourquoi Dieu m’aime bien.

-Il peut encore te contrôler ?

-Non.

-Alors pourquoi avoir fait tant de mal à Alucard ?

-Je voulais le pousser à bout ainsi que vous afin que vous vous rendiez compte du véritable ennemi de Midgard. Maintenant que vous savez qui Il est vraiment, vous n’aurez plus jamais de doute ni de souffrance.

-Tu es vraiment complexe Hayholt.

-Oui. Dépêchons-nous sinon ils vont nous devancer.
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