Sonata (Décembre 2006)

La musique démarra en fanfare, amplifié par le dôme en verre de l’opéra Stratova de Moscou. Les basses firent frémir la salle tandis que les cordes entrèrent dans le grand jeu de l’opéra. Les chants répondirent aux soubresauts de la musique. Le concert épique dura deux heures, mélancolie et puissance figèrent les auditeurs au fond de leur fauteuil, assommer par tant de beauté. Alucard, blanc comme neige, attendait patiemment au fond de la salle. L’entre acte arriva, le son se répercutait encore dans ses oreilles. Il traversa toute la salle à contre-courant, passa les rideaux rouges et se dirigea vers le côté cour des coulisses. Son assurance et sa détermination étaient un parfait atout, un masque le rendant invisible aux yeux des autres.

« Les bijoux de la reine ». Il ne s’agit pas d’une légende, mais bien d’une couronne de rubis de près de quarante carats en or massif. Celle couronne fut créée pour la grand diva de Moscou, pour la remercier du prestige qu’elle fit à la reine à chacune de ses représentations à l’étranger. L’appât du gain difficile attira vite les lumières du vampire amateur de défi au théâtre Stratova, lieu de résidence temporaire de cette relique. Alucard apprit les plans par cœur, plans découverts par des méthodes plus ou moins sanglantes dans diverses institutions nationales. Le vampire s’engouffra dans l’allée des artistes, se dirigeant d’un pas vif vers la porte du fond. Il portait un costume entièrement noir, un badge de la sécurité mise en évidence sur son torse. Il ouvrit la porte, pris les escaliers descendant jusqu’au deuxième sous-sol, sous le grenier aux décors. Un garde attendait qu’on le relais sur une vulgaire chaise en bois, gardant une porte blindée. Le vampire s’approcha de lui :
« Bonsoir François, le patron m’envoie vérifier la marchandise. »
Le vigil le regarda de travers, mais Alucard ne lui laissa as le temps d’un soupir que sa tête tomba au sol. Une cascade de sang aspergea les murs de la petite pièce. Il trancha à l’aide d’un couteau l’index droit du mort et li arracha les yeux des orbites après avoir exploser la tête contre le mur. Il plaça le trois éléments sur les détecteurs, la porte s’ouvrit, il jeta les restes sur le corps mutilé, se vidant de ses fluides.

Il passa devant le poste de sécurité. Les traces de sang ne se voyaient pas sur son costume. Il continua son intrusion jusqu’au réfectoire menant à la salle des coffres, un code digital bloqué fermement l’accès. Alucard ne perdit pas de temps, il se transforma en ombre et passa par la moindre fissure, détruisant les dispositifs électroniques sur son passage. L’alarme se déclencha aussitôt, mais tandis que les soldats s’équipèrent dans le réfectoire, Alucard reprit forme parmi eux, entièrement nu. Il trancha un bras d’un coup de pied. Il en poignarda un autre dans le dos et brisa le nuque de son autre main sans que les soldats ne purent comprendre ce qu’il venait de se passer. Les trois derniers se mirent aussitôt en position de combat rapproché, entourant l’intrus. Ce dernier sortit une deuxième dague de nulle part, les faisant tournoyait autour de lui, illusion flirtant avec la réalité. Il percuta un garde en plein visage. La pointe de la dague ressortait par le sommet du crâne, la garde ayant fracassée la mâchoire inférieure. Il lança l’autre dans son dos. La puissance envoya l’homme sur le mur d’acier, le plantant dedans comme une vulgaire poupée de chiffon. Son buste explosa sous le choc, les côtes ressortant de sa peau. La salle était glissante de sang, rendant impossible toute fuite du dernier survivant. Alucard s’approcha lentement de lui, ignorant le bruit assourdissant de l’alarme et les bruits alentours. Il s’envola vers lui d’un bond et lui planta toute sa main à travers son épaule. Il tenta de frapper son autre épaule mais le garde parvint à tomber à la renverse et à fuir en direction d’un fusil à pompe. Il ne prit pas le temps de viser et tira toutes les cartouches disponibles en direction de l’intrus. Mais les corps de ses compagnons s’étaient mis mystérieusement entre lui et le vampire. Toute la salle était désormais à jamais souillée. Alucard avait disparut de la salle. Le garde sentit des points de pression sur son avant-bras valide et sur son torse ensanglanté avant de voir son membre arraché, voler dans les airs. Il tomba au sol, le vampire le pris alors par les jambes et le traîna dans les chairs jusqu’au dispositif de sécurité. Il se servit de lui pour passer les codes auditifs et de la rétine avant de le jeter encore vivant parmi ses amis. Il brisa ensuite les glasses protégeant la couronne, la glissa dans un sac à dos trouvé dans l’arrière-salle. Il prit de même des cordes afin d’accrocher les corps dans des trous qu’il creusa à la force du poing dans le plafond, sa main se régénérant des blessures du à un tel choc. Il accrocha une arme à la main de chaque soldat, le dernier ayant succombé à ses blessures, et ficela une ceinture de grenade autour de chaque bassin.
Il demanda des renforts dans cette zone, utilisant ses capacités de persuasion pour éviter toutes questions indiscrètes. Il plaça la couronne dans un endroit discret et se changea en ombre à la recherche d’un caporal chef. Il en attira un dans les toilettes et lui brisa la nuque. Alucard enfila ses nouveaux habits et envoya tout les hommes encore disponibles à l’assaut de la salle. Il confirma l’ordre d’état d’urgence et ordonna la mise à mort de toute trace de vie dès que la salle s’ouvrira.
Les protes s’ouvrirent sur les six corps pendus. La première ligne, les boucliers pare-balle devant eux se mirent aussitôt en position de tir. Ils ouvrirent le feu dès qu’ils virent l’ombre du premier corps. La salve partit déchiqueter ce qu’ils restaient aux gardes, envoyant des morceaux de chairs en tout sens. Une balle perdue percuta une grenade. L’explosion entraîna alors les autres grenades dans leur travail de mort. Les soldats furent engloutis dans le déferlement de flammes, les boucliers et les armures brûlant sur les corps. La vague de feu continua dans tout le bunker, brûlant vif l’arrière garde, remontant jusqu’au premier sous-sol. Alucard reprit son butin cacher dans le plafond et remonta les escaliers. Ses chairs à vifs se reconstituant d’eux-mêmes, il s’habilla d’un costume du XIXème trouvé dans les coulisses. Le hall était en effervescence, les quelques gardes encore vivant étaient débordé par les événements, le vampire sortit du théâtre un grand sourire aux lèvres.