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 La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer

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Rhadamante

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MessageSujet: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:19

Une assemblée se tenait en Ulster chaque année : trois jours avant Samain, trois jours après et le jour de Samain même. C'était le temps où, dans la plaine de Murthemné, les Ulates se réunissaient et il n'y avait rien au monde qu'ils fissent alors, si ce n'était eux, réunions, joie, pompes et splendeurs, ripaille et mangeaille, et c'est de là que les fêtes de Samain se sont répandues en Irlande.

[Suit une digression sur la puissance magique des épées.]

Cette fois-là, les Ulates vinrent tous à l'assemblée sauf deux seulement, Conall le victorieux et Fergus fils de Roeg. " Que l'assemblée ait lieu! dirent les Ulates. - En vérité non, répondit Cûchulainn, pas avant que Conall et Fergus ne soient venus. " Fergus, en effet, était son père nourricier, Conall le victorieux son frère de lait.) Sencha dit alors : " A présent, jouons aux échecs, qu'on chante des poèmes et que les jongleurs se mettent à l'oeuvre. " Ce qui fut fait. Ensuite, comme les Ulates s'occupaient ainsi, voici qu'une troupe d'oiseaux descendit sur le lac, près d'eux. Il n'y avait pas, en Irlande, une troupe d'oiseaux qui fût plus belle.

L'envie prit aux femmes d'avoir ces oiseaux qui se jouaient sur le lac. Chacune d'elles se mit à vanter son époux pour son habileté à prendre les oiseaux. Ethné Aitencâithrech, femme de Conor, dit : " je désire mettre sur chacune de mes deux épaules un oiseau de cette troupe-là. - Nous toutes, dirent les autres, nous le désirons. - Si on les prend pour quelqu'un, c'est pour moi d'abord qu'on les prendra, dit Ethné Ingubé, femme de Cûchulainn. - Que faire? dirent les femmes. - Ce n'est pas difficile, répondit Leborcham, fille d'Oa et d'Adarc; je vais aller de votre part demander à Cûchulainn. "

Alors elle alla trouver Cûchulainn et lui dit : " Les femmes désirent de toi ces oiseaux là-bas. " Il saisit son épée pour la lever sur elle. " Les prostituées d'Ulster n'ont rien de mieux à faire que de nous donner à chasser des oiseaux aujourd'hui! - Tu n'as pas raison, dit Leborcham, de t'irriter contre elles : tu es cause de la troisième imperfection qu'ont les femmes d'Ulster, la demi-cécité. " (Il y avait trois imperfections des femmes d'Ulster : être bossues, bègues et borgnes. En effet, toutes les femmes qui aimaient Conall le victorieux étaient contrefaites; toutes celles qui aimaient Cuscraid le bègue de Macha, fils de Conor, parlaient en bégayant, et de même toutes les femmes qui aimaient Cûchulainn devenaient aveugles d'un oeil, pour lui ressembler et par amour pour lui.) Cûchulainn avait un don particulier . quand il était mécontent, il enfonçait un de ses yeux, en sorte qu'une grue n'aurait pu l'atteindre dans sa tête, et il faisait sortir l'autre, qui semblait aussi grand qu'un chaudron à vache.

" Attelle-nous le char, ô Lôeg ", dit Cûchulainn. Alors Lôeg attela le char, Cûchulainn y entre et frappe les oiseaux d'un tel " coup à retour " de son épée que leurs pattes et leurs ailes battirent à l'eau. Ils les prirent tous, les emportèrent et les partagèrent aux femmes; il n'y eut point de femme qui n'eût deux oiseaux, à l'exception de la seule Ethné Ingubé. Cûchulainn vint alors vers sa femme. " Tu ,es mécontente, lui dit-il. - Non, répondit Ethné, puisque c'est par moi qu'ils leur ont été distribués; c'est naturel à toi, ajouta-t-elle; il n'est aucune de ces femmes qui ne t'aime et qui ne soit à toi en partie, tandis que moi, il n'est personne qui ait part de moi-même : sinon toi seul. - Ne sois donc pas mécontente, reprit Cûchulainn; s'il vient des oiseaux dans la plaine de Murthemné ou celle de Boyne, les deux plus beaux seront pour toi. "

Peu de temps après, on vit sur le lac deux oiseaux, et, entre ces oiseaux, il y avait une chaîne d'or rouge; ils chantaient une douce chanson. Le sommeil s'empara de l'armée, Cûchulainn se leva et se dirigea vers les oiseaux. " Si tu m'écoutais, dirent Lôeg et Ethné, tu n'irais pas à eux, car il y a un pouvoir caché derrière ces oiseaux. Il me viendra, ajouta Ethné, des oiseaux tout de même. - Est-il possible que vous récriminiez ainsi contre moi, dit Cûchulainn. Mets une pierre dans la fronde, Lôeg! " Alors Cûchulainn prit une pierre et la mit dans la fronde, Cûchulainn lance la pierre contre les oiseaux. Mais il manque son coup. " Malheur à moi ", s'écria-t-il. Il prend une autre pierre. Il la lance contre eux, mais il les dépasse. " C'en est fait de moi, dit-il; depuis que j'ai pris les armes, je n'avais point manqué mon coup jusqu'à ce jour. " Il jette sa lance sur eux; elle traversa aussitôt l'aile de l'un des oiseaux; ils disparurent sous l'eau.

Après cela, Cûchulainn s'en alla; il s'appuya le dos contre un rocher; son esprit s'attrista, et le sommeil s'empara de lui; il vit venir à lui deux femmes; l'une avait un manteau vert, l'autre un manteau de pourpre à cinq plis. La femme au manteau vert alla vers lui, se mit à lui sourire et lui donna un coup de cravache. L'autre vient vers lui, lui sourit et le bat de la même manière. Elles furent longtemps occupées ainsi à le frapper chacune à son tour; aussi peu s'en fallait qu'il ne fût mort. Puis elles partirent.

Tous les Ulates remarquèrent cela et dirent qu'il fallait l'éveiller. " Non, dit Fergus, ne le remuez pas, il voit un songe. " Enfin Cûchulainn se réveilla de son sommeil. " Que t'a-t-il été fait? " lui dirent les Ulates. Il ne pouvait parler avec eux. - " Qu'on me porte, dit-il, à mon lit de malade, c'est-à dire à Tet‚ Brece. Que ce ne soit ni au château d'Imrith, ni au château de Delca. - Qu'on ne te porte pas chez Emer au château de Delca? dit Lôeg. - Non, dit-il, portez-moi à Tet‚ Brecc. " Alors on l'emporta, et il fut, jusqu'à la fin de l'année, en cet endroit, sans parler à personne.

Un jour donc, avant l'autre Samain, à la fin de l'année, il y avait des Ulates autour de lui dans la maison, savoir Fergus entre lui et la paroi, Conall le victorieux entre lui et le bois de lit, Lugaid aux ceintures rouges entre lui et l'oreiller, Ethn‚ Ingub‚ à ses pieds. Ils étaient ainsi lorsqu'un homme vint vers eux, dans la maison, et s'assit en face du lit où était Cûchulainn. " Qu'est-ce qui t'amène ici? demanda Conall le victorieux. - Voici, répondit-il; si l'homme qui est là était en bonne santé, il protégerait tous les Ulates; il est malade et faible, sa protection est bien plus grande encore. Je ne crains rien, puisque c'est pour lui parler que je suis venu. - Sois le bienvenu, ne crains rien, dirent les Ulates.

Alors, l'inconnu se leva et leur chanta les vers suivants


O Cûchulainn! de ta maladie

ne serait pas longue la durée.

Elles te guériraient si elles étaient avec toi,

les filles d'Aed Abrat!


Libane dit dans la plaine de Cruach,

elle qui est à la droite de Labraid le rapide

que Fand aurait une histoire de coeur

elle voudrait s'unir à Cûchulainn.


Cher serait le jour vraiment

où Cûchulainn viendrait dans mon pays;

il aurait de l'argent et de l'or;

il aurait beaucoup de vin à boire.


S'il était mon ami jusqu'ici,

Cûchulainn, fils de Sualtam!

ce que tu as vu dans ton sommeil,

peut-être l'obtiendrais-tu sans ton armée.


A Mag-Murthemné là-bas au sud,

la nuit de Samain, sans dommage,

de ma part viendra Libane,

ô Cûchulainn, pour guérir ta maladie!


O Cûchulainn...
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:20

" Qui es-tu? demandèrent les Ulates. - Je suis Oengus, fils d'Aed Abrat", répondit-il. Puis il les quitta, et ils ne surent pas comment il était entré ni d'où il était venu. Alors, Cûchulainn se leva sur son séant et parla : " Voilà qui est à propos, dirent les Ulates; raconte ce qui t'a été fait. - J'ai eu, dit-il, une vision, le jour de Samain, l'année dernière. " Il leur raconta tout, comme il l'avait vu. " Que faire à cela, ô père Conor? demanda Cûchulainn. - Que faire? reprit Conor; lève-toi et va au même pilier de pierre. "

Cûchulainn partit alors; il arriva au pilier, et il vit la femme au manteau vert venir à lui. - " C'est bien, ô Cûchulainn, dit-elle. - Mais ce n'est pas bien pour nous. Pourquoi êtes-vous venues nous visiter l'année dernière? dit Cûchulainn. - Ce n'est pas un endroit pour faire du mal où nous sommes venues, dit-elle, mais pour te demander ton amitié. Je suis venue aujourd'hui pour te parler, dit la femme, de la part de Fand, fille d'Aed Abrat. Manannân, fils de Lêr, l'a laissée libre, et alors elle t'a donné son amour. Libane est mon nom. J'ai aussi pour toi une commission de mon mari, Labraid Main-vive-sur-épée. Il te donnera la femme pour un combat d'un jour avec lui contre Senach Siaborthe, Eochaid lul et Eogan Imbir. - Cela ne me réussirait pas, dit Cûchulainn, de combattre des hommes aujourd'hui. - Cela ne durera pas, répliqua Libane; tu guériras, et tu recouvreras ce qui te manque de force. Il faut que tu fasses cela pour Labraid, car c'est le meilleur des guerriers du monde. - En quel endroit habite-t-il? demanda Cûchulainn. - Il habite en Mag-Mell, dit-elle. - J'aime mieux aller ailleurs. Que Lôeg aille avec toi pour connaître le pays d'où tu es venue! - Qu'il y aille donc ", dit Libane.

Ils partirent alors, pour arriver à l'endroit où était Fand. Alors, Libane s'approcha de Lôeg et le prit par l'épaule. " Tu ne t'en iras pas aujourd'hui en vie, ô Lôeg, dit-elle, si une femme ne te protège pas. - Ce n'est pas ce à quoi nous étions le plus habitués jusqu'ici, répondit Lôeg, la protection d'une femme. - il est malheureux, bien malheureux que Cûchulainn ne soit pas ici sous tes traits, dit Libane. - J'aimerais mieux aussi que ce fût lui qui y fût ", répondit Lôeg.

Ils partirent ensuite et arrivèrent à côté de l'île; là ils virent une petite barque de bronze devant eux sur le lac. Ils entrent alors dans la barque et ils vont dans l'île. Ils se dirigèrent vers la porte d'une maison et virent un homme qui venait à eux. Alors Libane lui dit :


" Où est Labraid, Main-vive-sur-épée,

qui est chef de troupes victorieuses?'

La victoire est sur son char solide;

il teint en rouge les pointes des javelots. "


L'homme lui répondit alors et dit :


" Voici Labraid, le fils impétueux.

Sans tarder, elle sera nombreuse

l'assemblée pour le combat; on s'apprête pour le carnage

qui remplira la plaine de Fidga. "


Puis ils entrèrent dans la maison : ils virent trois cinquantaines de lits dans la maison et trois cinquantaines de femmes dans ces lits. Les femmes firent toutes bon accueil à Lôeg. Voici ce qu'elles lui dirent toutes. " Bienvenue à toi, ô Lôeg, - à cause de celle avec qui tu es arrivé, - de celui qui t'a envoyé, - et de toi-même. " - " Que vas-tu faire maintenant, ô Lôeg? dit Libane. Iras-tu tout de suite parler à Fand? - J'irai, une fois que je saurai où elle est. - C'est facile; elle est dans une chambre à part. " Alors ils allèrent lui parler; elle leur souhaita la bienvenue de la même manière.

Fand était donc fille d'Aed Abrat, c'est-à-dire " Prunelle ", littéralement " Feu de l'oeil ". Fand, ensuite, est le nom de la larme qui le traverse. Ce fut à cause de sa pureté que cette femme fut nommée ainsi; et aussi à cause de sa beauté; car il n'y avait point au monde de femme qui lui fût comparable. Comme ils étaient là, voilà qu'ils entendirent le roulement du char de Labraid venant vers l'île. " Labraid n'est pas content aujourd'hui, dit Libane. Allons lui parler. " Ils sortirent; Libane souhaita la bienvenue à Labraid et dit :


Salut, Labraid, Main-vive-sur-épée! Héritier d'une

troupe petite et armée de petites lances!

il frappe les boucliers, il disperse les javelots,

il blesse les corps, il tue les hommes libres;

il recherche les carnages,

il y est très beau,

il anéantit les armées, il disperse les trésors.

O toi qui attaques les guerriers, salut, Labraid!

Salut, Labraid!...


Labraid ne répondit pas encore, et Libane reprit


Salut, Labraid, Main-vive-sur-épée de bataille;

prompt à donner,

libéral envers tous, avide de combats;

son côté est blessé, sa parole belle, son droit fort,

sa domination aimante.

sa droite audacieuse,

sa puissance vengeresse.

Il repousse les guerriers.

Salut, Labraid!

Salut, Labraid!


Labraid ne répondit pas encore; alors, de nouveau, elle lui chanta un autre lai :


Salut Labraid, Main-vive-sur-épée!

Le plus brave des guerriers, plus fier que les mers!

Il détruit les forces, il engage les combats;

il éprouve les guerriers, il élève les faibles;

il abaisse les forts, Salut, Labraid!

Salut, Labraid.


" Ce que tu dis n'est pas bien, ô femme ", répondit Labraid; et alors il dit :


" Il n'y a ni orgueil, ni arrogance chez moi, ô femme!

Et un charme trompeur n'enivre pas mon jugement.

Nous allons à un combat d'issue douteuse, important et très dur,

où les épées rouges joueront dans les mains droites

contre les troupes nombreuses et unanimes d'Eochaid Siel.

Je n'ai point de présomption; il n'y a ni orgueil, ni

arrogance chez moi, ô femme! "
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:20

" Réjouis-toi donc, lui dit Libane, Lôeg, cocher de Cûchulainn, est ici; il. a une commission à te faire de sa part; de lui il te viendra une armée. " Labraid souhaita alors la bienvenue à Lôeg, en lui disant : " Salut à toi, Lôeg, à cause de la femme avec qui tu es arrivé, et de celui qui t'a envoyé. Retourne chez toi, ô Lôeg, continua Labraid, et Libane t'accompagnera. "

Alors Lôeg partit pour Emain et raconta son histoire à Cûchulainn et à tous les autres ensuite. Cûchulainn se leva sur son séant et passa la main sur son visage. Il parla clairement à Lôeg, et son esprit fut fortifié par les histoires que lui racontait le valet.


[Le récit est interrompu par deux épisodes : la fête du taureau où l'on décide, à l'aide de pratiques magiques, à qui donner la royauté d'Irlande, et l'enseignement de Cûchulainn sur les devoirs des rois. Puis il y a dans le manuscrit la fin d'une seconde rédaction. La partie qui répond au commencement du récit que nous avons donné présente quelques variantes. La femme de Cûchulainn n'est pas Ethné, mais Emer. Celle-ci se rend auprès de son mari pour le soigner, mais Libane vient le chercher. Il envoie Lôeg à sa place, et celui-ci revient du pays des fées en compagnie de Libane.]


" Qu'y a-t-il, ô Lôeg? " dit Cûchulainn. Lôeg répondit et dit : " Il est temps d'aller, car le combat se livre aujourd'hui. " Et c'est ainsi qu'il parlait et il chanta un lai :


Je suis allé d'une allure alerte

dans un pays merveilleux, bien qu'il me fût familier,

jusqu'au tertre aux vingt troupes

où j'ai trouvé Labraid à la longue chevelure.


Je l'ai trouvé sur le tertre assis parmi des milliers d'armes;

chevelure blonde de couleur éclatante,

qu'une pomme d'or maintenait.


Et il me reconnut après quelque temps,

à mon manteau de pourpre à cinq plis.

Il me dit : " Viendras-tu avec moi

à la maison où est Failbé le Beau? "


Il y a deux rois dans la maison,

Failbé le Beau et Labraid;

trois cinquantaines autour de chacun d'eux,

voilà le nombre de l'assemblée.


Cinquante lits du côté droit,

et sur eux cinquante princes;

cinquante lits du côté gauche,

et sur eux cinquante princes.


Les lits ont des piliers couleur de sang,

de belles colonnes dorées;

la lumière qui les éclaire

est un joyau radieux.


A la porte de l'Ouest se trouvent au couchant du soleil

un troupeau de chevaux gris, à la crinière tachetée,

et un autre de pourpre brune.


A la porte de l'Est il y a trois arbres de claire pourpre;

d'où chantent des oiseaux longuement, doucement,

pour les jeunes gens du fort royal.


Il y a un arbre à la porte du château;

l'harmonie qu'il émet n'est pas déplaisante,

arbre d'argent où brille le soleil;

sa splendeur est pareille à l'or.


Il y a là trois vingtaines d'arbres;

leur sommet se touche, ne se touche pas;

trois cents hommes se nourrissent de chaque arbre,

de leur fruit multiple et simple.


Il y a une fontaine dans le noble sîdh,

avec trois cinquantaines de manteaux tachetés

et une broche d'or colorée

au coin de chaque manteau tacheté.


Là est une cuve d'hydromel joyeux

que l'on partage à la maisonnée;

elle reste toujours, la coutume est établie

qu'elle soit toute pleine à jamais.


Il y a une fille dans la maison noble,

qui se distingue des femmes d'Irlande;

avec une chevelure blonde qui flotte;

elle est jolie, elle est adroite.


La conversation qu'elle tient à chacun

est jolie et extraordinaire;

elle blesse le coeur de tout homme

par son amour et son affection.


La fille noble a dit :

" A qui est ce garçon que nous ne connaissons pas?

Si c'est toi, viens ici,

garçon de l'homme de Murthemné. "


Je suis venu doucement, doucement;

j'avais peur pour mon honneur;

elle me dit : " Vient-il ici

le fils unique de l'aimable Dechtiré? "


Il est fâcheux qu'il ne soit pas venu depuis longtemps,

car chacun le recherche,

pour qu'il voie comment elle est

la grande maison que j'ai vue.


Si l'Irlande entière était à moi

et le royaume de Breg la blonde,

je la donnerais (et ce ne serait pas une faible tentation)

pour habiter le pays où je suis allé.


Je suis allé...
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:23

" C'est bien, dit Cûchulainn. - Oui, dit Lôeg, et il convient que tu te rendes là-bas; car tout ce qu'il y a dans ce pays est bon. " Alors Lôeg parla encore et raconta les charmes du sîdh.


J'ai vu une terre brillante et noble,

où l'on ne-dit ni mensonge ni injustice;

là est un roi qui rougit de sang les bataillons,

Labraid le rapide, Main-vive-sur-épée.


Quand je suis allé à la Plaine de Luada,

m'est apparu l'Arbre de la Victoire;

je me suis rendu à la Plaine de Denna,

d'un pas hardi et rapide.


C'est là que Libane a dit

" Dans le pays où nous avons été,

ce serait pour moi un prodige chéri

si c'était Cûchulainn qui y fût sous tes traits.


Ce sont de belles femmes, victoire sans captif,

les filles d'Aed Abrat;

beauté de Fand, gloire éclatante;

ni reine ni roi n'en approche.


Je dirai, car c'est moi qui l'ai entendu

race d'Adam sans le péché;

beauté de Fand,jusqu'ici,

n'a pas là sa pareille.


J'ai vu des guerriers splendides

avec des armes qui tranchent;

j'ai vu des vêtements de couleur;

ce n'était pas équipement de plébéien,


J'ai vu des femmes braves au festin;

j'ai vu le s jeune s fille s;

j'ai vu des garçons brillants

aller autour de l'arbre de la colline.


J'ai vu les musiciens dans la maison,

jouant pour la jeune fille;

si je n'étais vite parti,

ils m'auraient laissé sans force.


J'ai vu la colline où était

la belle femme Ethné Ingubé;

mais la femme dont on parle ici

ferait perdre la tête à des armées.


J'ai vu...
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:24

Cûchulainn partit avec elle pour le Pays, et prit avec lui son char. Ils arrivèrent à l'île. Labraid lui souhaita la bienvenue ainsi que toutes les femmes; mais Fand souhaita en particulier la bienvenue à Cûchulainn. - " Qu'allons-nous faire cette fois-ci? dit Cûchulainn. - Ce n'est pas malaisé, dit Labraid; voici ce que nous allons faire : nous irons reconnaître l'armée. " Ils sortirent, s'approchèrent du gros de l'armée et y jetèrent les yeux : ils la trouvèrent innombrable. " Va-t'en maintenant ", dit Cûchulainn à Labraid. Labraid partit et Cûchulainn resta en face de l'armée. Les deux corbeaux sorciers l'annoncèrent. Les armées se mirent à rire. - " il est probable, dit l'armée, que c'est le contorsionniste d'Irlande, que prédisent les corbeaux. "

Les armées les chassèrent en sorte qu'ils ne trouvèrent pas de place pour eux dans le pays. Eochaid lûl alla se laver les mains à la source, de bonne heure le matin. Cûchulainn vit son épaule à travers son capuchon. Il lui lance un javelot qui le traverse. Il tua à lui seul trente-trois d'entre eux. Puis il attaqua Senach le fantômal, et ils se livrèrent un grand combat et Cûchulainn le tua. Alors Labraid revint et il mit en déroute devant lui les armées. Labraid le pria de cesser le massacre. - " Nous craignons, dit Lôeg, que l'homme ne tourne sa colère contre nous, car il ne juge pas suffisant le combat qu'il a trouvé. Qu'on aille, dit Lôeg, préparer trois cuves d'eau froide pour éteindre son ardeur. " La première cuve où il va, l'eau bout et déborde; la seconde cuve, personne n'en peut supporter la chaleur; la troisième cuve a une chaleur convenable.

Quand les femmes revirent Cûchulainn, voici ce qu'alors Fand chanta :


Un majestueux conducteur s'avance sur le chemin,

quoique imberbe et jeune;

joli, rapide, il parcourt la plaine,

le soir, après l'assemblée de Fidga.


Ce n'est pas la musique des fées que chante le vélum,

c'est la sombre couleur du sang qui est sur lui;

c'est le cronân que chante l'essieu du char;

les roues du char font l'accompagnement.


Les chevaux qui sont à son char solide,

je m'arrête pour les regarder;

on ne trouve pas leurs pareils en fait de coursiers;

ils sont aussi rapides que le vent du printemps.


Il jongle avec cinquante pommes d'or;

elles rebondissent sur son haleine;

on ne trouve pas son pareil comme roi,

tant doux que rude.


Il y a sur chacune de ses joues

des fossettes rouges comme le sang;

des fossettes vertes, des fossettes bleues,

des fossettes pourpres à la teinte légère.


Il y a sept lumières dans son oeil,

il n'est pas facile à aveugler;

la bordure de son oeil noble

a des cils noirs comme la poix.


Il a sur sa tête, et c'est bien celui

qu'on a célébré d'un bout à l'autre de l'Irlande,

trois chevelures de couleurs différentes,

le garçon jeune et imberbe.


Une épée rougie qui partage le sang;

avec sa poignée argentée;

un bouclier avec des bosses d'or jaune

et avec un bord de laiton blanc.


Il marche à travers les hommes avec violence;

il parcourt le combat dans le danger;

il n'y a pas un de vos héros

qui soit semblable à Cûchulainn.


Cûchulainn est venu ici,

le jeune héros de Murthemné;

celles qui l'ont amené ici au loin

sont les filles d'Aed Abrat.


Une pluie de sang, longue, rouge,

sur le côté de la hampe est sa marque;

superbe, orgueilleux, altier, suivi de plaintes;

malheur à celui contre qui il grince des dents!


Libane lui souhaite la bienvenue ensuite et lui dit ceci


Salut, Cûchulainn,

roi qui poursuit,

grand prince de Mag Murthemné!

grand est son esprit, honneur des guerriers victorieux;

coeur de héros, roc de sagesse, rouge de colère,

prêt contre les vrais ennemis des braves héros d'Ulster;

jolie sa couleur, la couleur de l'oeil des jeunes femmes. Salut!


Salut, Cûchulainn!...


- " Une question : qu'as-tu fait, ô Cûchulainn? " lui dit Libane. Alors Cûchulainn lui dit :


J'ai lancé un coup de mon petit javelot

contre l'armée d'Eogan Inbir,

et je ne sais (trésor fameux)

quelle victoire j'ai remportée, ni quel est mon haut fait.


Que ce fût meilleur ou pire pour ma force,

jusqu'ici je n'ai pas obtenu ce à quoi j'avais droit;

le coup (on ne peut savoir dans le brouillard)

sûrement n'a pas atteint un homme vivant.


Une belle armée très rouge avec des foules de chevaux,

m'a poursuivi sur un côté;

les gens de Manannân fils de Lêr;

Eogan Inbir les avait appelés.


Je tournai autour d'eux cependant;

quand je fus à pleine force,

seul contre trois cents,

je les mis à mort.


J'ai entendu le soupir d'Eochaid lul,

sincèrement parlent les lèvres;

en vérité ce ne fut pas un combat

ce coup qui fut bien lancé.
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:25

Ensuite Cûchulainn dormit avec la fille et resta un mois auprès d'elle; au bout d'un mois, il lui dit adieu. - « A l'endroit, dit-elle, où tu me diras de venir te trouver, j'irai. " Ils se donnèrent rendez-vous à l'if de Cend Tracha. On le raconta à Emer. Elle fit faire des poignards pour tuer la fille. Elle vint avec cinquante filles au rendez-vous. Cûchulainn et Lôeg étaient là à jouer aux échecs et ils ne virent pas les femmes s'approcher d'eux. Mais Fand s'en aperçut et dit à Lôeg " Regarde, ô Lôeg, ce que je vois. - Qu'est-ce? " dit Lôeg, Lôeg regarda et alors Emer dit


Regarde, ô Lôeg, derrière toi;

à t'écouter sont des femmes justes, intelligentes;

avec des poignards aiguisés à bleu dans leurs mains droites;

avec de l'or sur leurs seins aux belles formes;

tu verras comme les braves guerriers viennent sur

leurs chars de combat;

il est évident qu'Emer fille de Forgall a changé d'aspect.


Ne crains pas [dit Cûchulainn], il n'arrivera rien.

Viens dans le char solide, au siège ensoleillé;

devant moi-même;

car je te protégerai contre des femmes innombrables

aux quatre coins de l'Ulster.

Quoique la fille de Forgall menace

au nom de ses compagnes,

de faire acte de violence,

avec moi, certes, elle n'osera pas.


Cûchulainn dit encore :


Je te cède, ô femme,

comme chacun cède à son ami;

je ne m'expose pas à ton javelot dur qui fait trembler la main,

ni à ton poignard aminci à l'entour,

ni à ta colère faible et concentrée;

car c'est un malheur : que ma force cède à une force de femme.


" Une question donc, dit Emer. Pourquoi a s-tu fait, ô Cûchulainn, mon déshonneur devant beaucoup de femmes de la province, devant beaucoup de femmes d'Irlande et en outre devant les gens d'honneur? Car c'est à ton insu que je suis venue et sous la garde de ta loyauté; quoique tu sois d'un orgueil indomptable, certes tu ne trouveras pas moyen de me quitter, ô garçon, quelque effort que tu fasses.

- Une question donc, ô Emer, dit Cûchulainn; pourquoi ne me laisserais-tu pas quelque temps en compagnie de femme? car en vérité, cette femme, elle est pure, chaste, très adroite, digne d'un roi bien fait, cette fille des vagues venue par les mers immenses; avec de la beauté, du maintien et une bonne naissance; avec l'art de broder, de la dextérité et de l'habileté de main; avec de l'esprit, du bon sens, de la fermeté; avec nombre de chevaux et de boeufs de razzia, car il n'y a pas sous le ciel une chose qu'elle ne consentît à son cher compagnon, ni qu'elle ne fît, quoi qu'elle eût promis. O Emer, dit-il, tu ne trouveras pas de héros aux belles cicatrices, aux batailles victorieuses qui me soit comparable.

- En vérité, dit Emer, elle n'est pas mieux que moi la femme à laquelle tu t'attaches. Tout ce qui est rouge est joli, tout ce qui est nouveau est beau, tout ce qui est haut est aimable; tout ce qui est habituel est amer, tout absent est sacré; tout ce qu'on connaît on le néglige pour apprendre toute science. Mon garçon, dit-elle, nous avons été dignement auprès de toi et nous le serions encore s'il te plaisait. " Et elle se lamenta. - " Sur ma parole, dit-il, c'est toi qui me plais et me plairas tant que tu seras en vie.

- Abandonne-moi donc! dit Fand. - Il est plus juste qu'il m'abandonne, dit Emer. - Non, dit Fand, c'est moi qui serai abandonnée et c'est moi qui en étais menacée depuis longtemps. " Et elle fut saisie de tristesse et de grand découragement, car elle trouvait honteux d'être délaissée et de retourner aussitôt chez elle, et elle était tourmentée par le grand amour qu'elle avait donné à Cûchulainn. C'est ainsi qu'elle se lamenta et fit ce lai :


C'est moi qui vais partir en voyage

quoique, à ce qu'il me semble, par grande nécessité;

quoiqu'il y ait de la gloire,

j'aimerais mieux rester.


J'aimerais mieux demeurer ici

pour être sous ta main sans chagrin

que d'aller, bien que cela t'étonne,

dans le palais d'Aed Abrat.


O Emer, c'est à toi qu'est l'homme

et il m'a fui, ô noble femme.

Ce que n'atteint pas la main, néanmoins

je ne puis m'empêcher de le désirer.


Beaucoup d'hommes m'ont recherchée,

tant à l'abri que dans le désert

je ne suis pas allée à leur rendez-vous,

parce que c'est moi qui étais noble.


Quel malheur de donner son amour à un homme

s'il n'y prête pas attention;

il vaut mieux s'en aller,

si on n'est pas aimée comme on aime.


Cinquante femmes sont venues ici,

ô Emer radieuse à la chevelure blonde,

pour attaquer Fand, ce n'était pas bien,

et pour la tuer misérablement.


J'ai trois cinquantaines là-bas

de femmes jolies non mariées;

chez moi dans un château, ensemble;

elles ne m'abandonneraient pas, moi.


Ensuite, Manannân vint à savoir que Fand, fille d'Aed Abrat, était opprimée par les femmes d'Irlande et abandonnée par Cûchulainn. Alors Manannân vint de l'Orient pour chercher la fille; il arriva devant elle et personne ne s'en aperçut, sauf Fand seulement. C'est là que la fille fut prise d'un grand trouble et de découragement en voyant Manannân, et elle fit un lai :


Regardez le fils des héros de Lêr,

des plaines d'Eogan Inbir,

Manannân, noble, glorieux, charmant;

il fut un temps où il m'était cher.


Si c'est aujourd'hui qu'il faut le proclamer,

mon esprit altier n'aime pas;

c'est une subtile chose que l'amour, il va son chemin

sans détour.
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MessageSujet: Re: La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer   La Maladie de Cûchulainn et l'unique jalousie d'Emer Icon_minitime16/4/2007, 09:25

Un jour que j'étais avec le fils de Lêr

dans le palais de Dûn Inber,

il nous semblait que jamais

ne serait notre séparation.


Quand le superbe Manannân m'emmena

j'étais une compagne de son rang,

et il ne me gagnait pas alors

une partie de plus aux échecs.


Lorsque le superbe Manannân m'emmena,

j'étais une compagne de son rang;

d'un bracelet d'or que j'ai encore

il me paya ma pudeur.


J'avais sur la bruyère, dehors,

cinquante filles de toutes couleurs;

je lui donnai cinquante hommes,

contre les cinquante filles.


Quatre cinquantaines, sans tromperie

voilà les gens de cette seule maison;

deux cinquantaines d'hommes gais et sains,

deux cinquantaines de femmes belles et bien portantes.


Je vois sur la mer ici

(le vulgaire ne le voit pas)

le cavalier de la mer chevelue,

il ne suit pas les longs vaisseaux.


Il est venu à côté de nous jusqu'ici;

il n'y a à le voir que les fées;

tu peux reconnaître chaque petite troupe

bien qu'elle soit éloignée de toi.


Quant à moi, c'était naturel,

car les esprits des femmes sont faibles;

celui que j'ai tant aimé

m'a mis là dans l'oppression.


Adieu à toi, beau Chien,

nous nous séparons de toi de bon coeur;

bien que nous n'atteignions pas ce que nous désirons,

il reste le droit de s'enfuir.

Voici pour moi l'instant du départ;

il y a quelqu'un pour qui c'est dur;

elle est grande la contrainte,

ô Lôeg, fils de Riangabair.


J'irai vers mon époux même

qui sans doute ne fera pas ce que je ne veux pas;

n'allez pas dire que je m'en vais en me cachant;

si vous le désirez, regardez! "


Puis la fille se leva à la suite de Manannân, et Manannân lui fit bon accueil et dit : " Eh bien, ma fille, cette fois-ci, attendras-tu Cûchulainn, ou est-ce avec moi que tu viendras? - Sur ma parole, en vérité, dit-elle, il y a un de vous que j'aimerais mieux suivre comme époux. Mais, dit-elle, c'est avec toi que j'irai et je n'attendrai pas Cûchulainn, car il m'a abandonnée, et d'autre part, ô noble homme, il n'y a pas de reine de ton rang chez toi, et il y en a une chez Cûchulainn. "

Quand Cûchulainn vit la fille s'en aller vers Manannân, il dit à Lôeg : " Qu'y a-t-il là? - Ce n'est pas difficile, dit Lôeg; Fand s'en va avec Manannân, fils de Lêr, parce qu'elle ne te plaît pas. " Alors donc Cûchulainn fit trois grands sauts et trois sauts droits au sud vers Luachair, en sorte qu'il fut longtemps sans boire, sans manger, le long des montagnes, et il dormait chaque nuit sur le chemin de Mid-Luachair.

Emer alla trouver Conor à Emain et lui raconta comment était Cûchulainn. Conor envoya des devins, des poètes et des druides d'Ulster le chercher, pour le prendre et l'amener avec eux à Emain. Il essaya de tuer les poètes. Ils chantèrent devant lui des charmes druidiques, lui prirent les pieds et les mains en sorte qu'il revint alors à lui. Il leur demanda à boire ensuite. Les druides lui donnèrent le breuvage d'oubli. Quand il eut bu le breuvage, il n'eut plus aucun souvenir de Fand ni de tout ce qu'il avait fait. Ils donnèrent aussi à Emer le breuvage d'oubli de sa jalousie, car elle n'était pas mieux que lui. Manannân agita son manteau entre Cûchulainn et Fand, pour qu'ils ne se rencontrassent plus jamais.
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