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 Les sorcières en Alava (Araba)

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Rhadamante

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MessageSujet: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:15

L'Akelarre de Soria.
Dans un village de la province d'Alava, il y avait un couple sans enfants. Les choses, hormis leur solitude, leur allaient toujours bien. Jusqu'à ce que, une nuit, vers minuit, la femme abandonna le lit conjugal silencieusement. Ceci se produisant plusieurs nuits consécutives, le mari décida de l'épier, très alarmé.
C'est ainsi que, lorsque l'épouse s'apprêtant a une autre de ces sortie mystérieuses, le mari qui feignait de dormir, la suivit discrètement à la cuisine. Là il vit comment son épouse s'enduisit le visage d'un onguent et, une fois terminée cette opération, disait:
- "Por encima las zarzas y matas, a los praus de Barahona!"
- (Par dessus les ronces et plantations, aux près de Barahona!)
Ceci dit, elle disparaît sans laisser de traces.
Très intrigué, le mari décide de l'imiter. Pour cela il s'enduit comme elle le visage de l'onguent et dit aussitôt:
- "Por entre zarzas y matas, a los praus de Barahona!"
-(A travers ronces et plantations, aux près de Barahona)
Ne se rendant pas compte de son erreur dans une parole très importante, arriva lui aussi dans les près de Barahona. Oui, mais au lieu de faire le voyage près des nuages, comme sa femme, il le fit à travers les ronces et épines, le visage griffé et ensanglanté.
Mais le plus curieux est que, à voir son arrivée avec le visage ainsi abimé, sa femme, comme les autres sorcières qui étaient réunies là, commencèrent à se moquer de lui sans aucun ménagements et sans démontrer la moindre attention ni le moindre secours.


Dernière édition par le 23/1/2007, 08:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:15

La chartreuse de Pipaón.
A la différence de beaucoup d'autres sorcières, on dit celle de Pipaón était de chair et d'os, bref d'apparence humaine, réelle comme la vie et portait un nom et un prénom. Bien que personne ne s'en souvienne vraiment, on l'appelait simplement la chartreuse. Au village, tous savaient que cette femme était une sorcière et, par dessus le marché, en plus des suspicions qu'ils avaient sur elle et ses activités, elle ne renia jamais sa condition. Elle disait même parfois:
- Si vous croyez que j'ai un don spécial, un quelconque pouvoir, je dis moi, que c'est parce que je les aient, non ?
Comme la chartreuse connaissait tous les secrets de lits, toutes les affaires privées et potins du village avant tout le monde, ses voisins suspectaient qu'elle pouvait s'installer dans un endroit de la maison sans être vue, transformée Dieu sait en quel animal.
Un événement advint un jour qui confirma ces soupçons.
Une nuit, lorsqu'un couple se trouvait dans la cuisine à discuter d'affaires privées, apparut un chat noir qui rôdait dans la salle de séjour. Au début, le couple n'y prêta pas grande attention pensant qu'il s'agissait d'un chat vagabond, qui était passé au travers d'un entrebâillement de porte. Ensuite il passa à la cuisine, adoptant de plus une attitude qui parut suspecte aux époux à qui il leur semblait que le chat paraissait suivre la conversation avec une grande attention et un intérêt en dehors de toute logique, l'épouse commençait à déceler quelque chose d'anormal.
Ainsi, avec toute la discrétion du monde, l'épouse s'approcha du feu petit à petit jusqu'à attraper un tison rougi. Se retournant précipitamment et avec la vitesse de l'éclair, elle le lui lança sur le museau. Aussitôt l'animal s'échappa en miaulant de douleur. Mais les choses n'en restèrent pas là, le jour suivant, tout le monde au village put constater de leur propres yeux que la chartreuse s'était brûlée la bouche. Il ne faisait aucun doute à personne désormais et encore moins aux époux en question que c'était bien elle la sorcière transformée en chat pour espionner les conversations de ses voisins.
Mais un autre événement eut lieu un autre jour, plus étrange celui-là.
Ce fut en plein hiver, et suite à un jour où il neigeait régulièrement, un groupe de jeunes hommes du village, un peu éméchés, s'approchèrent de la maison de la chartreuse pour se moquer d'elle et de sa fille car la vieille avait une fille qui faisait tourner la tête à plus de l'un d'entre-eux. Les jeunes se mirent, d'abord à chanter devant la porte de la sorcière, ensuite lançant des moqueries et autres impertinences. Mais comme la porte ne s'ouvrait pas, ils se mirent à la frapper avec toute l'insolence du monde. La joyeuse allégresse disparut instantanément du groupe. Soufflant sauvagement, un imposant taureau sortit avec de mauvaises intentions. Les jeunes gens s'enfuirent , courant comme des fous pour se réfugier dans une grange sur un pré tout proche où ils passèrent toute la nuit grelottant de frayeur et de froid, ayant perdu toute envie de plaisanter.
Lorsque l'ébriété se dissipa, déjà bien réveillé, ils commencèrent à penser que tout ceci n'était qu'une hallucination, produit sans doute par la boisson, enhardis, ils décidèrent de sortir de leur cachette. Mais non, ils n'avaient pas rêvé, comme tous, ils pouvaient constater parfaitement ses traces bien visibles sur la neige lors de la course nocturne.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:17

Don Teodosio.
La légende raconte que Don Teodosio, fils du seigneur du palais de Goñi, un des riches hommes du pays, se maria avec Doña Constanza de Butron y Vianda, noble de la région de Goñi.
En l'an 707, sous le règne de Witiza, Don Teodosio partit en Afrique pour combattre les maures sous les ordres du compte Don Julian, selon certains, et pour défendre Iruña (Pampelune) assiégé par les juifs en coalition avec les maures, selon d'autres.
Pendant ce temps, Doña Constanza avait emmené les parents de Don Teodosio à sa maison natale. Au retour de la guerre, s'approchant de son village, aux environs de Errotavidea (chemin du moulin) qui conduit à la vallée de Ollo, lui apparut un diable déguisé en ermite l'informant que son épouse lui était infidèle avec un domestique, souillant son honneur et celui de sa famille.
Don Teodosio retourna précipitamment à la maison de sa femme et, se trompant, tua ses propres parents qui dormaient dans son lit en leur transperçant la poitrine de son épée. En sortant de la maison, il vit avec surprise sa femme qui sortait de l'église et venait vers la maison, heureuse du retour de son mari. Il constata son erreur.
Le parricide confessa sa faute le soir même au curé de Goñi, Juan de Vergara, et ensuite, à l'évêque de Pampelune, Martial, qui lui ordonna d'aller à Rome en pèlerinage pour obtenir l'absolution du Pape. Celui-ci, après avoir écouté la confession du crime, l'envoya faire pénitence en portant une grosse chaîne à la ceinture et portant une croix sur le dos. Quand la chaîne se cassera, il aura obtenu le pardon et devrait édifier, à l'endroit même, une église dédiée à l'archange Saint Michel.
Se trouvant dans les parages du mont Ayedo, proche de Goñi, un maillon se cassa et là, il construisit l'ermitage de San Miguel de Ayedo qui existe encore. Sept années plus tard, d'une grotte du mont Aralar sortit un horrible dragon aux yeux de flammes et une gueule dangereuse. Face au danger, Don Teodosio invoqua San Miguel. A cet instant, au milieu d'un gros tonnerre, apparut l'archange avec une croix sur la tête. Le dragon mourut et les chaînes coupées, San Miguel laissa à Don Teodosio une petite image de bois. A cet endroit il construisit une église où il se retira avec son épouse. Ici se vénèrent depuis l'image de San Miguel et les chaînes du sacrifice.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:18

Les rochers de Sarba.
Il y eut à Apellaniz, à une certaine époque, beaucoup de malades avec des boutons sur tout le corps et à qui ni les breuvages ni les potions des plus fameux médecins et guérisseurs ne pouvaient guérir.
Pour les libérer de ce mal on fit des prières publiques à San Bartolomé. Quasiment tout le monde y assista à l'église, exception faite de quelques vieilles qui avaient la réputation d'aimer les actes de sorcellerie. Avant cette prière collective, la population craignait que ce soient elles les coupables de cette maladie.
Quand tous se sont retrouvés à l'église, ces vieilles montèrent aux rochers de Sarba qui se situent au dessus de Apellaniz, comme s'ils menaçaient de tomber sur le village. Ces femmes débraillées se mirent dans une énorme crevasse et, finalement, un tas de pierres fini par tomber vers l'église.
Étonnés, les villageois se mirent à fuir de l'enceinte sacrée sans tenir compte des bonnes manières. Mais, miraculeusement et devant la surprise des paroissiens, la statue de San Bartolomé leva une main et exclama d'une voix impériale:
- No sus movais! (Ne bougez pas)
Les villageois attendirent un instant, entre terreur et émerveillement, alors que les pierres stoppèrent dans leur course folle. Ainsi, paraît-il se termina la terrible péripétie car aujourd'hui encore, les rochers de Sarba n'ont pas bougé.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:19

La sorcière de Zaita.
Durant un temps, les sorcières commencèrent à molester un habitant de Zaita, dans la région d'Azazeta. Il le ressentait principalement lorsqu'il sortait du village par un sentier où, inexplicablement, une agitation le dominait et qu'il était obligé de retourner à la maison. D'autres fois, sans qu'apparemment aucune chose ne se passe, le berger commençait a sauter sans dessus dessous provoquant de gros dégâts. A ceci, s'ajoutèrent d'autres détails bien que de moindre amplitude. Durant plusieurs nuits, il resta aux aguets chez lui, las de cette situation. Il ne tarda pas a voir dans la maison un chat noir. L'homme, demeuré attentif et, un garrot à la main, asséna un tel coup au félin qu'il le laissa à moitié mort. Ensuite, le prenant par la queue, il le mit dans un coffre qu'il ferma à clé.
Au matin suivant, lorsque l'homme ouvrit le coffre, il découvrit avec une indicible frayeur à l'intérieur de celui-ci une femme d'age moyen, complètement nue. Se sentant perdue devant les menaces de dénonciation aux autorités, elle lui promit de ne plus lui faire de mal s'il la laissait partir. Attendri par l'imploration féminine, l'homme n'eut de cœur pour la punir et la laissa libre.
Un temps après, cette même femme tomba gravement malade et, craignant pour sa vie, on appela le curé du village. Mais quand celui-ci lui donna la communion, la femme ne put avaler l'hostie consacrée. Au contraire, quand on lui donna le pain sans bénédiction, elle le mangea sans aucun problème. Ceci fit suspecter les voisins que la malade était une sorcière.
Déjà en agonie, la femme demanda qu'une personne parmi les présents lui tende la main. Mais personne ne le fit, prévenus à l'avance par le curé.
Il était bien connu que lorsque une sorcière vient à mourir, elle transmettait le pouvoir de cette manière. C'est pour cela que, en remplacement de la main, on lui tendit le manche d'un balai.
lorsque mourut la sorcière, ils jetèrent le balai dans le four à pain. Tous contemplèrent attérés, comment cet objet sautait pendant qu'il brûlait, comme s'il possédait sa propre vie, par moments on entendait même des explosions étranges.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:20

Le bébé égratigné.
Un couple d'Otaza, dans la bourgade de Foronda, avait un bébé très jeune. Un matin il virent, consternés, que le nouveau né avait le visage tout griffé, et que la porte de sa chambre était entrouverte. Les parents tentèrent de le guérir comme ils purent et comme les blessures ne paraissaient pas malignes, la nuit suivante, le recouchèrent dans son lit tandis qu'eux s'endormirent tranquillement dans leur chambre.
Rien ne se passa cette nuit là mais quelques jours plus tard le bébé était de nouveau griffé et la porte de la chambre encore entrouverte.
Précisément la nuit suivant ces secondes égratignures, le couple dut rester éveillé plus qu'à l'accoutumée en raison du travail à faire. Soudainement, à l'aube, les pleurs du bébé rompirent le silence de la maison. Les parents accoururent à la chambre et purent découvrir qu'un gros chat noir tapait le visage du nourrisson avec sa queue. C'était lui qui, de cette manière, provoquait ces griffures. Le couple, surpris par cette situation et des menaces du félin, ne perdit pas son sang-froid, réussit à attraper le chat, le mettre dans un sac et attacher solidement ce dernier.
Après avoir soigné les griffures du bébé, les parents se couchèrent. Se rappelant du chat, le père voulu en finir avec lui. Il alla à l'endroit où il avait mis le sac et… nouvelle surprise. Il n'y avait rien dans le sac sinon une femme nue, une voisine, avec une grande tresse que l'homme reconnut comme étant la queue qui frappait le visage du bébé.
La sorcière, aucun doute qu'elle n'en fusse pas une, implora le pardon, pleurant amèrement et promettant solennellement de ne plus faire de mal à personne dans cette famille, le père s'attendrit et la laissa libre.
On dit que la sorcière tenu fidèlement parole.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:21

Le chat échaudé.
A Orbiso, un groupe de femmes avait l'habitude de se réunir le soir pour cancaner. Mais parfois, le jour suivant, dans tout le voisinage, on savait ce qu'avait été dit la veille. Ainsi durant plusieurs jours consécutifs.
Lors d'une de ces réunions de soirées, elle remarquèrent que près d'elles se trouvait un chat noir. Elles décidèrent donc en secret pour le lendemain, d'amener un chaudron d'huile bouillante. Ainsi elles firent et quand apparut le chat, s'apprêterent a lui verser le contenu du chaudron sur lui. Le chat s'enfuit en miaulant de douleur.
Mais, oh! Surprise! Le matin suivant, une des femmes du village apparut la tête ébouillantée, le visage couvert d'énormes ampoules.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:21

La guérisseuse de Salvatierra.
Elle vécut il y a plus de 300 ans et fut très populaire. Son souvenir est arrivé jusqu'à nos jours grâce aux récits de sa propre famille. Se furent ses descendants qui, génération après génération, remémorèrent à la chaleur du feu les aventures et mésaventures de ce personnage. De même que quelques historiens ont mentionné son éxistence sous forme plus où moins malveillante. Il s'agit de Anastasia, la fameuse guérisseuse de Salvatierra où Agurain.
C'était une époque où les médecins n'avaient pas la connaissance dont ils jouissent de nos jours. Alors, les maladies, blessures et autres douleurs des personnes, riches où pauvres, surtout les pauvres d'ailleurs, étaient soignées par les guérisseurs. Ceux-ci étaient de mystérieux personnages, ayants des pouvoirs inconnus par la majorité de ceux qui les entouraient et qui exerçaient le plus souvent, en tant que vétérinaires où devin. On disait d'eux qu'ils était un curieux mélange de sorcier, docteur et pharmacien, exerçant clandestinement en général. A dire la vérité, la chance ne leur souriait pas toujours, souvent ils finissaient, rossés en prison où sur les bûchers de l'inquisition.
Anastasia était un peu tout cela à la fois a qui les gens venaient la consulter pour divers maux. D'un simple rhume à un rhumatisme chronique. Depuis un simple accouchement jusqu'à un avortement compliqué. Elle connaissait également les filtres d'amour, le remède contre l'impuissance, et contre l'excessive fertilité de certaines femmes.
Elle était aussi capable de soigner une maladie de l'œil où rendre fertile un ventre infécond d'une épouse. Pour cela les gens venaient d'endroits éloignés comme Lagrán, Orbiso, Villodas, Sobrón, Andollu…. Et même de Valdegovía.
On dit que pendant sa jeunesse elle était d'une grande beauté et a brisé le cœur de beaucoup d'hommes. Pourquoi s'est-elle faite guérisseuse ? Difficile de répondre, certains disent que c'est à la suite d'une déception amoureuse. Apparemment elle était éperdument amoureuse du maire, juge de paix, de Salvatierra mais celui-ci la répudia pour des choses aujourd'hui inconnues mais après un moment de cohabitation. Ce qui semble être prouvé est que, suite à la déception amoureuse, Anastasia était sur le point d'entrer au couvent. Mais elle ne le fit pas. Au contraire, elle se mit a étudier les sciences médicales ainsi que d'autres moins connues tels que la pharmacie et la zoologie. En plus d'acquérir certaines connaissances ésotériques.
Une fois convertie en guérisseuse elle s'installa dans une modeste maison, sous des arbres touffus et près d'un ruisseau dans son village natal de Salvatierra. C'est dans cette maison qu'elle passa les reste de ses jours, recevant les gens a qui elle avait l'habitude de percevoir quelque chose pour ses consultations. On pourrait parler de beaucoup de choses, les unes positives, d'autres moins, la majorité totalement oubliées de nos jours. Mais une en particulièr est encore présente dans la mémoire populaire.
Un jour elle fut appelée par la famille Ximénes de Aberasturri pour qu'elle aille à leur maison de Gaceo, lieu proche de Salvatierra. Le motif n'était autre que le mal de tête d'une aussi illustre lignée: le Conte Ximénes. Elle devait traiter une douleur intestinale et pour pouvoir diagnostiquer, la guérisseuse commença par ausculter le malade. Ensuite, avec la gravité de ses gestes, elle recommanda un cataplasme de moutarde, a appliquer très chaud sur le ventre du malade.
Elle dut être très chaude cette préparation car le malade mourut dans la nuit, victime de graves brûlures à l'abdomen. Mais ce même Ximénes, de par son caractère cruel et pour les abus qu'il commettait sur les gens, ne fut pas pleuré à son enterrement. On ne mit pas non plus la guérisseuse en prison, au contraire, on enterra l'affaire et on décida de faire une fête ce jour là au village jusqu'à faire un feu d'artifice, œuvre du pyrotechnicien de la localité, un certain Mosén Pablo.
Le dernier et funeste acte de sa vie, Anastasia le fera un jour où les esprits des habitants de Salvatierra s'excitèrent. Ce fut là qu'elle fut sollicitée pour guérir le fils naturel de Ramiro Xandoval, conseiller élu de la ville. Elle diagnostiqua un rhume des chiens pernicieux, prescrivant un curieux régime alimentaire. Ne pas manger de viande congelée, haricots verts, pois chiches mais au contraire, recommandant de manger du merlu à volonté. En ce temps là, ce poisson était tellement cher que le petit malade resta sans merlu. Il fini par mourir en peu de temps dans les bras de son père.
Tout le monde se mit à insulter la guérisseuse déjà vieille à l'époque. Tous virent en elle la cause de tous les maux du village, passés et présents. Et tous aussi voulurent la mort d'Anastasia au cri de:
"La guérisseuse à la potence !"
Pour finir les villageois se mutinèrent, la guérisseuse fut arrêtée et devant une foule nombreuse, avide d'émotions macabres, fut pendue comme s'il s'agissait d'une sorcière.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:22

La sorcière de Montoria.
C'était une vieille qui déambulait de village en village sur les terres sud de l'Alava, avec une telle réputation de sorcière et d'ensorceleuse que tous, en la voyant, s'écartaient de son passage en courant comme des fous pour éviter des maléfices. Pour avoir une idée de la panique que provoquait cette femme et au risque de paraître exagérés, les paysans qui la connurent racontent ceci:
Un jour, dans une maison de Peñacerrada, les gens étaient en train de tuer le cochon. Ils l'avait déjà saigné, coupé les oreilles, les pieds et terminaient de le sortir dehors pour l'aérer lorsque apparut une vieille courbée, sérieuse et au regard malicieux, vêtue entièrement de noir. S'approchant du cochon, celui-ci, malgré qu'il soit mort, ventre ouvert, sans oreilles ni pattes se mit à courir pour se cacher dans son enclos. La vieille femme, toute courbée, n'était autre que la célèbre sorcière de Montoria.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:23

La terrible Juanakala.
Ce fut elle, sans conteste, la sorcière la plus terrible de toute la vallée de Aramaio. Et ne pensez pas qu'on parle d'un personnage imaginaire de la nuit des temps. Juanakala fut, pour ainsi dire, une sorcière d'aujourd'hui, de chair et d'os. A la moitié du siècle passé encore on se souvient d'une vieille, très vieille, ivrogne invétérée et vivant de mendicité.
quand Juanakala avait besoin d'argent pour son principal vice, et certainement le seul, qui n'était autre que le boisson, elle se postait devant le premier paysan qu'elle croisait le menaçant ainsi:
- Certainement que tu ne veux pas voir ta vache favorite malade ? pas vrai ? Tout comme, je suis sure que tu ne souhaite pas avoir un accident à la montagne ? pas vrai ? Ni être veuf avant l'heure ? pas vrai ?
Bien sur parfois certains résistaient aux phrases persuasives de la sorcière mais ce fut toujours un acharnement inutile. Car, ensuite, Juanakala passait en revue les dernières disgrâces qui avaient eu lieu dans la vallée: mort d'un cheptel, calamités, épidémies, crimes, maladies, adultères, disparitions, intempéries et jusqu'aux guerres pour qu'on change d'avis.
De telle sorte que Juanakala obtenait toujours quelques monnaies pour aller à la taverne de Poliko et satisfaire son insatiable nécessité de vin de Rioja, et du bon. Si elle n'avait pas assez d'argent, comme il lui arrivait parfois, elle allait jusqu'à menacer Poliko, le tavernier lui même lui suggérant des choses comme:
- Hein ! que tu ne voudrais pas voir ton vin se transformer en vinaigre ?
Et Poliko, comme tous, craignant la vieille Juanakala, plus encore qu'une douleur de dent, lui servait le vin de Franco s'exclamant, bien malgré lui:
- Bois chère vieille, aujourd'hui c'est la tournée de la maison!
ainsi une après-midi, la Juanakala était bien, dans la taverne, son lieu favori en ce monde, achetant du vin quand, la voyant, un jeune homme assez téméraire ne trouva rien de mieux que de plaisanter avec elle, demandant avec fanfaronnade:
- Quoi ? juanakala, nous irons cette nuit à l'akelarre ? (littéralement: lande du bouc)
Elle le regarda avec des yeux pénétrants, scintillants et très malicieux, et l'interrogea à son tour:
- Peut-être que tu serais capable de faire ce que tu me dis?
Le jeune garçon regarda autour de lui blessé en son amour propre et, s'apercevant qu'il y avait plusieurs paroissiens qui avaient entendu la question de la sorcière, blessé dans son orgueil, répondit sans en penser la moindre chose:
- Capable comme celui qui peut, qu'a-tu pensé ?
Et sans lui donner le temps de changer d'avis, la vieille Juanakala ajouta d'un sourire pervers:
- Dans ce cas, va à minuit pile au croisement de tel endroit et attend moi en haut du hêtre qu'il y a là-bas !.
Disant cela la vieille, s'apprêtait à quitter la taverne avec un regard de défi, et le jeune homme ne put rien ajouter à ces paroles. Mais il se rendit compte qu'il venait de commettre la, une stupidité et abandonna ses fanfaronnades, bu le vin dans le verre qu'il tenait à la main et sortit précipitamment de la taverne. A la différence de la sorcière qui prit le chemin de la montagne comme ont pu le constater des témoins, lui, le jeune moqueur maintenant effrayé, prit la direction de l'église.
Là, le jeune homme se confessa au curé lui racontant l'épisode de la taverne et ce dernier, après l'avoir absout, bénit et donné un rosaire béni et un tas de petites médailles, estampes et plein de choses bénites également, lui recommanda:
- Je sais bien quelle est ta peur, mais maintenant tu ne dois pas faillir. Ainsi, vas à ce carrefour et attend sa venue sur l'arbre, protégé avec tout ceci !.
Le jeune homme, encore peureux et au pas vacillant, abandonna l'église pour se rendre à l'endroit en question en regardant du coin de l'œil le curé priant et faisant des signes de croix dans sa direction. Grimpé à l'arbre, notre jeune attendit, attendit jusqu'à ce que les cloches de l'église se mirent à sonner annonçant minuit.
Juste au dernier coup, le douzième, arrivèrent jusqu'à l'arbre où il se trouvait un troupeau de porcs énormes et bien gras, un troupeau, qui, en file interminable passa sous l'arbre durant de longues minutes. Où heures ??? Jusqu'à ce qu'enfin, fermant la marche, une truie de taille hors du commun, se planta au pied du hêtre, ouvrit son énorme gosier et, lança acerbe vers le jeune apeuré:
- Tu a eu raison de porter des choses sacrées, c'est ingénieux car sinon maudit tu aurai été !
Sur ce, la truie disparut comme le reste du troupeau dans les ténèbres de la nuit et le jeune tomba de l'arbre, en proie à la frayeur comme il n'aurait jamais pu l'imaginer.
Certes, il s'en retourna à la maison par ses propres moyens, à pied, sain et sauf. Certes, en pensant à la chute sur cet arbre, il n'eut aucune blessure à aucune partie du corps. Certes, son orgueil a souffert, et ce fut beaucoup, il n'atteignit aucun stade de folie, dépression où fâché en aucune manière. Mais, certes, le jeune homme de cette aventure tomba très gravement malade sans que les médecins, pharmaciens ou guérisseurs ne trouvent de causes physiques logiques et jamais plus il n'a été le même. Enfin, il ne recommença plus jamais a se moquer, ni défier, ni dire une parole à la fameuse et terrible Juanakala. Il n'était plus capable de la croiser dans son chemin. Pour cela, quand il la voyait dehors, faisait demi-tour et s'éloignait d'elle comme d'un démon.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:23

Les cailles qui chantaient à quelqu'un.
Un voyageur Navarrais arriva dans la sierra de Codés à la tombée de nuit quand, soudainement, il entendit chanter des cailles:
- cascale, cascale, cascale, apporte le moi, apporte le moi, apporte le moi !.
En même temps qu'il entendit ce champ, le navarrais se sentit pris par un pied et pensant être victime de sorcières, demeura pétrifié de terreur irrationnelle.
- Mon Dieu ne me tuez pas ! fut la seule chose qu'il put marmonner les mains croisées sur la poitrine et au regard suppliant.
Mais comme les redoutables sorcières ne le lâchaient pas, il répéta inlassablement toute la nuit:
- mon Dieu, ne me tuez pas ! Mon Dieu, ne me tuez pas !…..
Et les cailles continuaient:
- cascale, cascale, cascale, apporte le moi, apporte le moi, apporte le moi !.
Il commençait à faire jour quand un autre voyageur, celui-ci d'Antoñana mais allant dans le sens opposé, découvrit le navarrais pleurant désespérément en implorant:
- Mon Dieu, ne me tuez pas !
L'alavais s'approcha du navarrais et lui dit:
- Puis-je vous aider ?
Le navarrais le regarda d'un geste de joie infinie, ouvrit les bras et dit:
- Grâce à Dieu, vous venez me sauver des sorcières !
L'alavais se frotta le menton, regarda aux alentours sans rien entendre et dit:
- Sorcières ? Quelles sorcières ?
- Celles qui me retiennent !
L'alavais le regarda de haut en bas et ajouta:
- Moi je ne sais rien des sorcières mais ce que je sais, parce que je le vois de mes yeux, c'est que vous vous êtes pris le pantalon dans les ronces.
Le navarrais découvrit, soulagé, qu'effectivement une ronce était accrochée et le retenait par le pied. Mais le soulagement dura peu de temps, questionnant à haute voix:
- Mais si les sorcières ne m'ont pas retenu, alors pourquoi les cailles chantaient ?
le gars d'Antoñana se frotta le menton de nouveau, plus longuement encore et s'enquit d'un geste dénotant ses pensées sur la santé mentale du navarrais:
- Cailles ? Quelles cailles ?
Depuis, on dit, en parlant de quelqu'un qui n'a pas toute sa tête: "A celui-ci, les cailles ont chanté".
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:23

Les deux muletiers.
Comme tant et tant de fois, deux amis muletiers partirent ensemble chercher le bon vin de la Rioja. L'un s'appelait Joaniko et était du village d'Estafe. Son compagnon, Angel Mala-Semana, de San Pedro. Comme d'habitude, et pour tuer la monotonie qui les attendaient pour cette longue marche, ils commencèrent à parler de futilités. Pire, en peu de temps, l'aimable conversation monta de ton et se traduisit par une discussion enflamée. Puis, enfin, de la discussion à la dispute féroce, il n'y eut qu'un pas.
- Mais, je te dis, mille et une fois, que l'obligation est toujours primordiale! S'époumone Joaniko.
- Moi, je te répète, encore, que tout ceci est orgueil! Soutenait avec la même conviction Angel, et pour donner plus de poids à ses propos, il propose:
- Et pour te démontrer que je n'ai pas le moindre doute que le principal est la dévotion, je te parie mon troupeau de mulets !
- J'accepte volontiers, mais malheureusement pour toi, tu peux le considérer comme perdu!.
accepta très sûrement Joaniko.
Sur ce, un représentant de l'ordre s'approche sur leur chemin. Il s'agit d'un bailli, magistrat de l'époque, qui avec son visage las, leur lance un regard indifférent, esquisse un geste de salut qui pouvait dire aussi bien Bonjour qu'Au revoir. Plus chaleureuse est la réponse des muletiers, et particulièrement celle d'Angel qui, présentant un sourire exagéré de courtoisie, s'enquiert:
- Ne le prenez pas pour de l'impertinence, mais nous avons un doute mon amis et moi et avons besoin de votre aide pour l'éclairer. Dites, Quelle est la chose principale, l'obligation où la dévotion ?
Le bailli se frotte le menton intensément comme si cette partie du corps contenait tous les poux du monde. Ensuite tousse furieusement, craignant secrètement s'étrangler avec la poussière du chemin. Puis clignant d'un œil et de l'autre alternativement, qui des yeux où des deux muletiers furent des soleils éblouissants. Finalement d'un geste martial et un ton récitatif, répond:
-A ma connaissance, je crois que ceci est la raison de toutes personnes de bien, l'obligation a toujours été, et sera beaucoup plus importante que la dévotion! Et craignant une pluie de question encore plus compliquées aux réponses plus difficiles encore, il saisi l'occasion de les quitter après avoir émis un catégorique Au revoir!
- J'ai perdu le pari pourtant, mon troupeau est tien.
sur ce Joaniko, avec un large sourire de satisfaction sur son visage, admis:
- Très certainement, mon ami, mais jamais tu ne pourra me reprocher de t'avoir prévenu!.
Sur ces faits, l'éleveur continua son chemin avec son troupeau et celui de son ami fredonnant très content un petit air. Angel, au contraire, entrepris le retour à la maison se faisant beaucoup de reproches sur la stupidité de ce pari.
A l'aube, Angel arrive au prés Abadelaueta, proche d'Etxaguen. Il allait s'asseoir sur une pierre pour faire une pause, lorsque, soudainement, il fut surpris par une grosse foire de laquelle se détachaient plus particulièrement des rires féminins. Poussé par la curiosité, encore que se faisant très discret, se cache derrière des buissons qui s'avèrent un excellent observatoire pour cette surveillance solitaire. Et quel spectacle ! L'origine de cette foire n'était autre qu'un groupe d'une vingtaine de femmes s'amusant effrontément dans des danses folles. Il y avait des jeunes et des vieilles, belles et vilaines, certaines nues, les autres plus où moins vêtues mais serrées les unes aux autres.
- Sorcières ! s'exclama Angel.
Le muletier observa toute bouche ouverte, fasciné, se demandant s'il était réveillé. S'efforçant aussi de graver dans sa mémoire cette scène. Soudain toutes les femmes se mirent à chanter allègrement:
- Lundi et mardi, mercredi trois; jeudi et vendredi, samedi six.
Ensuite, l'une des paires, celle précisément formée par la vieille qui enlaçait une jeune fille nue, s'écarta du groupe pour s'approcher près du buisson du muletier. Couchées sur l'herbe et enserrées dans un singulier baiser, la vieille dit à la jeune:
- Tu savais que la vieille de telle maison est très malade ?
- Non! Je ne le savais pas, mais je me réjouis beaucoup de cette maladie. Mais quelle est la cause de cette douleur ?
La vieille sourit malicieusement avant de répondre:
- Un jour, en allant communier, elle a fait tomber un bout d'hostie mais n'a pas daigné se baisser pour le ramasser. Depuis, ce pain béni est sous une lose de l'église et sur laquelle se trouve une fourmilière.
- Et cette maladie a un remède ? s'enquiert la jeune femme très intriguée.
- Oui, si quelqu'un la trouve et lui donne à manger! Mais cela n'arrivera jamais, nous sommes les seules à connaître le secret.
La vieille ouvrit sa bouche édentée sur un éclat de rire, suivit de la jeune très contente avant de se réunir dans cette danse équivoque.
Sans perdre un instant et avec la même discrétion, le muletier abandonna s cachette et prit le chemin d'un pas décidé vers la maison de la femme malade. Il y arriva vers midi sans s'être arrêté un instant. Il frappa à la porte impatiemment et un domestique apparût.
- Que se passe-t-il ? Pourquoi ce boucan ? s'enquiert ce dernier de mauvaise humeur.
Le muletier lui répondit avec précipitation:
- J'ai le remède infaillible pour la maladie de ta patronne!
toujours de mauvaise humeur, le domestique apostrophe notre muletier:
- Comment connaît-tu ma patronne ? Tu est -médecin peut-être ? Mais vu ta tête je dirais plutôt que tu est un vulgaire muletier !
Comme le muletier essayait d'entrer tandis que le domestique l'en empêchait, il décida d'oublier la courtoisie et employa un ton plus brutal. Ils commencèrent à s'échanger des paroles offensantes puis des gifles. Tout ce bruit fit que le propriétaire lui même vint voir ce qui se passait. Il put ainsi connaître l'objet de la visite de ce muletier et après quelques instants de mûres réflexions, l'invita a entrer en un geste grave.
- Entrez dans ma maison si vous pensez pouvoir guérir ma femme. Si vous y parvenez je saurais vous récompenser avec largesse. Gare à toi si tu est comédien... !
Angel fut conduit auprès de la malade à qui il demande sans se préoccuper de formules de politesse inutiles:
- Madame, n'est-il pas vrai qu'en certaine occasion, en allant communier, il vous est tombé un morceau d'hostie au sol et que vous n'ayez pas pris la peine de vous baisser pour le ramasser ?
La femme le regarda avec tristesse, soupira profondément et répondit:
- Pauvre de moi ! c'est vrai et bien que je le déplore, est-il possible que ce soit à cause de cela que je soit malade ?
- Certainement ! répondit le muletier, mais il existe un remède pour votre mal. Vous devez immédiatement envoyer quelqu'un à cette église pour récupérer ce morceau d'hostie au dessous d'une fourmilière, sur une lose. Avec lui, vous serez guérie.
Tant désireuse de recouvrer sa santé et sans mettre en doute les paroles de cet inconnu, l malade envoya un de ses domestiques à l'église en question. Aussitôt récupéré ce pain sacré, elle le mangea et effectivement, senti qu'elle retrouvait la santé.
Demande moi ce que tu veux, je te le donnerai comme récompense a ce magnifique service ! s'exclama le propriétaire de la maison embrassant d'émotion le muletier.
Après avoir cligné des yeux, incrédule, restant bouche bée et regardant quelques instants étonné son bienfaiteur, Angel dit:
- Je ne veux pas paraître avare, mais s'il est possible, il me plairait avoir l'argent nécessaire pour acheter une troupe de mulets.
L'heureux muletier reçut sa récompense et, le même jour, à ce village s'acheta un excellent troupeau de bêtes de somme, sans doute meilleur que celui qu'il avait perdu. Aussitôt, et non sans enthousiasme, il entreprit son voyage à La Rioja qui avait été suspendu à cause du pari.
Arrivé à destination, étant occupé a charger le vin sur les mulets:
- Regarde ! Quelle coïncidence ! Apparu Joaniko. Contemplant les merveilleuses bêtes de son compagnon, il ne put s'empêcher de lui demander:
- Où as-tu trouvé ces bêtes ? Car je ne crois pas qu'elles soient tombées du ciel !
Sur un ton monotone et un air moqueur, Angel lui répondit:
- Non, certainement pas, ils ne sont pas tombés du ciel, mais on peut dire qu'elles viennent de l'enfer.
- Raconte moi ! s'enquiert vivement Joaniko, entre incrédulité et fascination. Je ne comprends pas qu'en ayant perdu le pari tu a maintenant de meilleures bêtes que moi ?
Son collègue lui raconta alors toute l'affaire des sorcières, leurs rires, leurs danses, leurs dévergondage et celui de son secret. Concluant son témoignage et ne croyant pas trop à cette histoire, Joaniko laissa échapper un laconique:
- très intéressant...
Mais lorsqu'ils se séparèrent, il couru exalté jusqu'au pré Abadelaueta avec le ferme espoir de découvrir un nouveau secret dont il pourrait bénéficier.
Tout comme l'avait fait Angel, Joaniko arriva juste avant l'aube. Il écouta les rires et l'allégresse. Il vît aussi les sorcières dansant. Mais, en frottant les mains d'avance, ayant pris pour acquis le succès de son aventure, au lieu de se faire discret, il courut vers les inconnues et s'unit à elles dans leurs mouvements. Il était euphorique, radieux, transformé. De telle sorte que, les sorcières commencèrent à chanter:
Lundi, mardi mercredi: trois; jeudi, vendredi, samedi: six !.
Lui, ne pouvant se contenir, heureux comme un gamin qui fait une espièglerie, ajouta:
Et dimanche: sept !
Le groupe d'extravagantes danseuses stoppa et se défit. Les unes crièrent, d'autres vociférèrent, très fâchées. Mais toutes, avec une irritation notable, décidèrent d'attraper l'inconnu impertinent. Celle criant le plus était cette vieille qui auparavant avait parlé de la malade.
- Ce doit être ce type de l'autre jour qui a écouté ma conversation car la malade est guérie ! cria-t-elle avec fureur.
Aussitôt, elles frappèrent Joaniko qui, pétrifié de terreur, se terrait derrières les buissons, reçu des pincements, morsures, coups de griffes.
Il resta blessé et abandonné là, au milieu de Abadelaueta, se maudissant et se lamentant de son mal de crâne.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:24

L'onguent prodigieux
C'était l'époque où les maures et les chrétiens luttaient avec acharnement et les terres de l'Alava étaient des champs de bataille sanglants. On pouvait voir des centaines de cadavres au sol, en état de putréfaction.
Il y eut un moment pendant cette époque où mystérieusement, les arabes qui étaient tombés, morts, prés des villes, ressuscitaient. Ceci avait pour effet de déséquilibrer les forces en présence en défaveur des chrétiens qui, eux, lorsqu'ils mourraient, l'étaient définitivement.
Les chefs des troupes chrétiennes se donnaient un mal fou pour tenter de comprendre cet étrange phénomène. Quel malchance ! Se voir ressusciter ces morts qui, de plus, étaient du camp adverse. La déroute était jouée d'avance ainsi.
Ce que tous ignoraient c'est que cette massive résurrection de maures était l'œuvre d'une vieille sorcière, au regard torve et à la féline silhouette, qui, tous les soirs parcourait les champs de bataille portant une marmite sous l'aisselle. Elle contenait un onguent de sa fabrication. En mettant ses doigts dedans elle enduisait les blessures des cadavres de cette potion qui se mettaient debout, sains et saufs, comme s'ils sortaient d'un léger sommeil. Et ainsi jour après jour.
Un certain soir, suite à une violente bataille qui avait fait beaucoup de morts, les chefs chrétiens se lamentaient, très préoccupés par la tournure que prenaient les choses.
- A quoi nous sert ce triomphe si, sans aucun doute, les morts ressuscitent cette nuit même?
Au moment où ils s'attendaient le moins, un jeune soldat se présenta à eux et leur proposa de surveiller à son compte le champ de bataille cette nuit là. Comme ils n'arrivaient pas à connaître le phénomène, les chefs lui accordèrent la permission avec un secret espoir.
Le soldat se cacha donc parmi les cadavres maures et surveilla patiemment. Vers minuit apparut une vieille avec un marmite marchant très tranquillement et sûrement. Sans perdre un seul détail, le jeune observa comment l'inconnue, trempant deux doigts dans le récipient enduisait les corps. Immédiatement le mort ouvrait les yeux, se levait et partait en remerciant fugitivement la vieille femme.
Sans perdre un instant, le jeune saisi sa lance s'approcha du maure ressuscité et le transperça. Il fit de même avec la vieille, certain que celle-ci était une sorcière dangereuse.
Durant un moment le jeune contempla le contenu de la marmite très intrigué, constatant qu'il s'agissait d'un onguent collant et épais, d'une odeur étrange et désagréable. Imitant la vieille, trempa deux doigts dans le produit et l'appliqua à la blessure sur la poitrine de la vielle. A peine touchée, cette vieille famélique se releva comme si elle n'avait jamais été morte.
Très apeurée, elle le supplia de lui laisser la vie sauve en promettant qu'elle lui montrerait comment obtenir cette préparation. Mais le jeune lui transperça les cotes une nouvelle fois sans pitié.
Lorsque le soldat retourna à son campement, il raconta son succès mais peu lui accordèrent du crédit.
Comment être sur de cette fantastique histoire ? Montrant la marmite à ses supérieurs, le jeune soldat demanda à ce qu'on le tue et qu'ensuite on applique cet onguent sur sa blessure.
Il dut affronter les moqueries des ses compagnons et faisant face à l'incrédulité de ses supérieurs, ils finirent par lui donner la mort en leur rappelant que lui seul serait responsable de son sort.
Finalement un coup de poignard en pleine poitrine d'un compagnon mit fin à ses jours. Sans perdre de temps, encore très sceptiques, quelqu'un joignit deux doigts qu'il trempa dans la marmite et appliqua l'onguent sur les blessure du jeune tombé à terre qui, aussitôt, se releva devant la perplexité des gens présents.
Grâce à l'onguent, au lever du jour, les soldats chrétiens gagnèrent d'autres batailles sur les maures qui, en plus n'avaient plus personne pour leur ressusciter leurs morts.
Au contraire, et jusqu'à la fin de la guerre, lorsqu'un chrétien mourrait il revenait à la vie aussitôt pour le bonheur de tous.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:24

La sorcière de Tobillas.
Une nuit, dormant dans sa cabane, un berger de Tobillas, bourg appartenant au village de Valdegovia, fut réveillé en sursaut par des aboiements. Au début il n'accorda pas beaucoup d'importance et tenta de continuer à dormir. Non seulement les aboiements ne cessèrent, mais leur intensité augmenta et le berger sortit pour éloigner l'animal. Quand il vit cet énorme chien devant la porte, menaçant, avec les crocs luisants sous la pleine lune. Ce n'était pas un chien normal. Comme en plus il ressemblait à un humain, cet étrange chien avec un on sait quoi de malin, le berger retourna à sa cabane, prit un bâton qu'il avait toujours au pied de son lit au cas où… et lui asséna un coup si violent sur la tête que n'importe quel autre chien aurait péri sur le coup.
Mais, non seulement celui-ci ne mourut pas malgré l'énorme blessure et la perte de beaucoup de sang mais il fonça sur l'agresseur comme pour lui demander un autre coup. Mais l'homme n'en fit rien, et bien lui en prit, l'animal finit par s'éloigner la queue entre les pattes grommelant d'une façon qui parut au berger comme étant une attitude diabolique.
La nuit suivante, le berger découvrit une vieille du village avec la tête bandée, et celle-ci le voyant s'écarta avec un regard étrange, l'homme conclut que cette femme était une sorcière et que, transformée en chien, était celle qui était venue aboyer près de sa cabane. Comme en plus, l'homme s'était vanté de son succès auprès de quelques amis, cette vieille de Tobillas ne tarda pas, à cause de l'œuvre malicieuse populaire qu'est la rumeur, a être prise comme la sorcière officielle du village.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime23/1/2007, 08:25

La vengeance des sorcières.

Un berger de Salinillas de Buradón possédait un gros troupeau de brebis. Un jour une vieille mendiante lui demanda l'aumône. Le berger ne lui donna rien se contentant de lancer un rituel:
- Dieu te protège !
La vieille le menaça irascible:
- Tu vas te souvenir de moi !
Et bien sur le berger se rappela de la mendiante. Ce même jour, toutes ses brebis commencèrent par tomber malades et moururent, l'une après l'autre, jusqu'à la dernière.
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MessageSujet: Re: Les sorcières en Alava (Araba)   Les sorcières en Alava (Araba) Icon_minitime

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